Xan, Capitaine pirate.

~°Pirates°~

[NB: Possible (et très probable) qu'ils reste quelques fautes de frappe ou d'innatention. J'suis fatiogué j'ai eut la flemme de me relire. >< Bonne lecture. ]

~°Présentation du Joueur°~

Prénom: Davy
Age: 27 ans

Ce que vous aimez: Les sorties avec les potes, lire (BD's, Mangas, romans...), les jeux vidéos, glander (Expert en la matière, sans me vanter), pizzas, lasagnes et autres spécialités culinaires italiennes.

Ce que vous n'aimez pas: Lendemains de soirées arrosées, être réveillé, la bouffe à la vapeur...

Première Impression: Le orange, ça flash sur le bleu. ^^' Sinon, un peu de mal à m'y retrouver au début, mais finalement, tout est très clair, et bien construit. L'équipe a l'air motivée.

Autres : Il fait froid.

Comment avez vous connu ce forum?: Sur le site de la OPS.


~°Présentation du Personnage°~

Nom: Il n'en a plus. Il a été renié par les membres de sa famille encore en vie, et la marine l'a effacé des archives, afin d'épargner aux Tenryuubitos la honte qu'il leur a infligé. Cela dit, il a choisit lui-même un patronyme pour le remplacer. Hawkins, du nom du héros de l'un de ses romans favoris.

Prénom: Xan
Surnom: L'Apostat
Age:20 ans
Sexe : Masculin
Est-il existant ou inventé ? Inventé

Description Psychologique ( 5 lignes minimum ):

On pourrait dire que Xan possède deux facettes. Il y a d'abord celle qu'il affiche. Un homme fier, sûr de lui. Pour son équipage, il se veut un maître incontesté, et à la fois un compagnon agréable. Il se dit qu'il n'y a qu'en étant pas trop distant qu'il obtiendra leur fidélité. En même temps, il est sûr que c'est en étant pas trop proche qu'il obtiendra leur respect. Et il est certain d'être bien mieux obéit par le respect que par la crainte. Aussi se montrera-t-il parfois sympathique, voir compatissant.

Cependant il n'en est rien car sa seconde facette, sa réelle personnalité, est toute autre. Bien qu'il fera mine de respecter ses compagnons, il les méprisera. Il est persuadé que son sang le rend supérieur aux autres. Qu'il a un droit de domination sur eux. De la même façon que dans son mépris de tout être sans sang bleu, son éducation se sent dans la façon avec laquelle il a choisit son objectif. C'est une logique d'enfant, qui assimile tout son malheur à une société qui pourtant, n'est pas complètement coupable. C'est plus un caprice d'enfant qu'une réelle réflexion. C'est sa faute. Je veux le taper. Je le veux, je le fais. Et je ferais tout pour arriver au bout du chemin, quitte à pousser les passants dans le fossé. La haine, en revanche, est elle bien réelle. Malgré la confiance en lui qu'il affiche, c'est un homme en perpétuel questionnement, très dur envers lui-même, jamais satisfait ou presque. Il peut même avoir tendance à tomber dans l'auto-dépréciation.

A coté de ça, il prétend être un Tenryuubito particulièrement tolérant, et s'en vante. Auprès de lui-même, puisqu'il s'applique à ne pas avoir l'air d'un fanfaron. Il tente de s'en persuader, et en même temps, se remet souvent en question, influencé par les héros des livres de son enfance. N'est-il pas parfois trop dur? Peut-être ne sont-ils pas aussi répugnants du simple fait qu'ils ne sont pas nés au bon endroit? Du moins c'est dans ce sens que je pense le faire évoluer, lorsque, quand il aura du fric, il aura de quoi s'acheter les livres de sa jeunesse et les relire.


Description Physique ( 5 lignes minimum ):
Xan est avant tout un homme d'allure, ou au moins essaye-t-il de l'être. Il n'est ni très grand ni très musclé, et pourtant il en impose, par la prestance qu'il cultive et la confiance en soi dont il irradie. Il arbore une attitude à la fois nonchalante et hautaine, décontractée et dominatrice. Son regard froid et hautain, marqué par le bleu pâle de ses yeux, contraste avec le sourire assuré qu'il affiche. Il a intérêt à ce qu'on ne le reconnaisse pas, aussi porte-t-il constamment une longue écharpe rouge et bleue autour du visage, afin de masquer celui-ci. Autrefois gavé d'histoires de pirates en tous genres, il s'est choisit une tenue simple mais élégante pour allier à la fois praticité et allure. Il est tatoué sous l'œil droit, une marque censée dissimuler une cicatrice laissée par sa mère. L'une des nombreuses... Au final, cet homme fait tout pour dégager une aura d'autorité, et y arrive plutôt bien.


Pouvoir/capacité :J'aimerais avoir, quand vous aurez jugé que je le mérite, le Kaze Kaze no Mi. Le fruit du vent. Et je précise bien du vent et pas de l'air, dans le sens où le vent est un mouvement de gazs, alors que l'air n'est qu'un gaz. Il permettrait donc de créer et manipuler du vent à la guise de son possesseur. Dans mes rêves les plus fous, ce serait un logia, mais bon, le paramécia m'ira très bien aussi. :]

A part ça, c'est un duelliste. Il a apprit à se servir de la rapière, et mise sur une très grande vitesse et pas moindre concentration pour développer un art du combat baser sur l'esquive, la contre-attaque et des coups précis, bien que peu puissants. Lui-même n'est pas spécialement endurant physiquement, et c'est pour cela qu'il cherche à être le moins touché possible, tout en touchant le plus possible.

Grade : /
Nom de l'équipage : Je verrais plus tard ça.
Fonction au sein de l'équipage :Capitaine






Histoire ( 30 lignes minimum ):

Cela peut paraître étrange, ou tout du moins, inhabituel, mais ce n'était pas son père. Non, s'il lui arrivait d'être recouvert de bleus ou de bosses, ce n'était pas à cause d'un géniteur alcoolique. Et ce n'était pourtant pas non plus la faute de ces jeux d'enfants qui, parfois, peuvent les entraîner à se blesser, seuls ou entre eux. Non, les marques de coups que dissimulaient ses vêtements trop riches étaient bien le fait d'une mère tyrannique. Il n'y avait ni alcool, ni drogue derrière tout ça. Une simple méchanceté pure. Une aversion envers son enfant, qui lui avait volé les si belles lignes de sa jeunesse. C'était sa faute si aujourd'hui elle n'était plus aussi belle qu'elle l'avait été. Car oui, elle était belle, désirée. Elle avait choisit elle même son époux, contrairement à certains mariages arrangés, comme cela se fait encore dans la noblesse. Bel homme et très riche, elle l'avait séduit et obtenu. Il était fou d'elle, et si il était au courant de son véritable caractère, il n'en disait pourtant mot. Tant étaient à ses pieds, qu'il se sentait honoré d'avoir été l'élu.

Mais voilà, le masque qu'elle affichait en public différait totalement du visage dissimulé dessous. Devant la noblesse, c'était une femme onctueuse. Peut-être même trop, car l'enfant avait la même impression dans ces moments là que lorsque il mangeait un gâteau trop sucré. L'écœurement arrive rapidement au bord des lèvres. Pour son mari, son fils, et tous les esclaves qui travaillaient dans sa maisonnée, c'était un tyran. Hurlements hystériques, châtiments corporels, allant même jusqu'à la torture pure et simple certaines fois... Si quelque chose lui déplaisait, détail aussi infime soit-il, elle le faisait savoir à corps et à cris.

Ainsi Xan recevait-il régulièrement des coups de sa mère, qu'elle utilisa ses poings, ses pieds, ou tout autre instrument à sa portée. Parfois, lorsqu'elle jugeait qu'elle n'y allait pas assez fort, un esclave bien battit s'en chargeait à sa place. Le père du garçon, fou amoureux, n'en disait jamais rien. Sa plus grande crainte était de perdre l'amour qu'il pensait qu'elle lui vouait. C'était un homme faible, et le garçon lui en voulait, mais il ne pouvait nier que son géniteur l'aimait également, même cette affection était sans comparaison à celle qu'il vouait à sa mère. Ainsi, de son coté, l'homme faisait tout pour le bien être de son fils. Il lui obtint une éducation, et l'enseignement à l'art noble de la rapière. Tout ce que ce dernier demandait, il l'avait. C'était généralement des livres.

Dans ces romans d'aventure, le jeune garçon voyait des héros courageux prendre la mer, à la recherche de trésors, de noblesse, de liberté et d'égalité. Ce furent ces livres qui firent germer pour la première fois dans son esprit l'idée que les esclaves à sa disposition ne devraient peut-être pas se trouver là. Avec les années et l'âge, ainsi que le nombre de corrections reçues qui va avec, il finit par admettre qu'il n'était pas normal qu'un homme soit privé de toute liberté, afin d'en servir un autre, simplement parce qu'on l'avait acheté. D'ailleurs, pouvait-on acheter un être humain? Lui-même s'imaginait sur les mers, se faisant capturer et se retrouvant dans leur position. Il n'y avait rien de naturel là dedans. Mais qu'y pouvait-il? Il na pouvait même pas faire ce dont il rêvait pour lui, comment pouvait-il réaliser ceux des autres?

Son enfance se déroula dans cette ambiance malsaine, pleines des reproches que lui faisait sa mère, de ceux qu'il faisait à son père, et également de ceux qu'il se faisait à lui-même. Car toute son enfance et son adolescence, il était resté persuadé que si sa mère lui en voulait autant, c'était parce qu'il la décevait réellement constamment, qu'il n'était pas digne d'elle. Aussi redoublait-il d'efforts en tout ce qu'il entreprenait pour réussir un jour à lui voler un sourire, un affirmation, un geste chaleureux... En vain, évidemment. Il ne le comprit que très tard, alors âgé de plus ou moins 18 ans, lorsqu'elle fit incendier toute la bibliothèque qu'il avait réussit à rassembler, un jour où de mauvaise humeur plus violente qu'à l'ordinaire. Alors il comprit que cette femme ne l'aimait pas et ne l'aimerait jamais. Sinon, comment aurait-elle pu détruire ce qui importait le plus pour lui?

Sa vision des choses changea ce jour là. Il découvrit le vrai visage de celle qui aurait du l'aimer plus que tout au monde. Il voyait son père comme le lâche qu'il était, d'obéir au moindre caprice d'une femme dont il ne voyait même pas la folie, et ne lui offrant ce qu'il voulait que pour se déculpabiliser. De ce jour, le garçon devint plus sombre, plus froid, autant avec ses parents qu'avec le monde, la société dans laquelle il vivait. Il fallait qu'il la quitte. Il demanda officiellement la permission de quitter le foyer familial, mais ne reçut pour toute réponse que quelques coups de bâtons. Elle seule déciderait quand il pourrait s'en aller. Elle n'allait tout de même pas laisser son défouloir personnel disparaître.

Pendant deux ans, le jeune homme réitéra sa demande, chaque jour. Chaque jour, la réponse était la même. Mais il avait grandit, et elle vieillit. Ses coups étaient plus faibles, il était plus endurant. Les arts de l'épée qu'il continuait d'étudier lui avaient forgé un corps solide. Finalement, la femme vieillit avant l'heure par ses excès d'humeur, excédée, finit par accepter, ou presque.

-Dans un mois, il y a un tournoi proposé aux jeunes Tenryuubitos. Des duels à l'épée, il me semble. Emporte le, et tu pourras partir. D'ici là, fiche moi enfin la paix! »

Xan vit le sourire s'étirer, la malice briller dans ses yeux pales. Elle l'en croyait incapable. Elle pensait réellement qu'il n'y parviendrait jamais. Sa propre mère le connaissait donc si mal? Il avait pourtant fait tellement d'effort sur les lices pour l'impressionner. Et qui aurait-il pour l'affronter? Une bande de jeunes nobles trop préoccupés par leur assiette et leur bas-ventre pour avoir jamais eut l'idée d'apprendre à se battre. Ce tournoi ne serait qu'une farce grotesque pour donner l'illusion à ceux qui le suivraient que les Tenryuubitos n'avaient pas peur de remplacer leurs esclaves dans l'arène. Le visage du garçon se referma un peu plus. Elle ne méritait vraiment pas qu'il se sente mal-aimé.

-Très bien mère. Comme il vous plaira. »

Il ne dit rien d'autre, s'inclina et s'en alla. Il s'appliqua durant le mois qui suivit à l'éviter. Il ne voulait plus la revoir plus qu'il n'était nécessaire. Il devait préparer son futur départ. Quand le mois suivant, comme il l'avait prévu, il remporta le tournoi, et après avoir été désigné vainqueur, au milieu de l'arène et des cris de la foule, il prit la parole, suffisamment fort pour que tous l'entendent, défiant sa mère du regard.

-A présent mère, tenez votre parole, et laissez moi prendre la mer! »

S'en suivit un brouhaha étonné. De quoi parlait-il. Chaque regard se fixa sur l'interpelée, attendant une réponse qui clarifierait la situation. Mais elle se contenta de sourire à son fils.

-Bien sûr, bien sûr. Nous en reparlerons une fois à la maison. »

Seul Xan vit la fureur dans son regard. Après ça, elle voulut l'entraîner en direction de leur demeure, en s'éclipsant discrètement, mais des réjouissances avaient été prévues, et ils furent rattrapés. Comment le vainqueur pouvait-il les manquer? Durant la soirée, le jeune homme fut prit à part par sa génitrice dans une pièce désertée car vidée de ses plats. Tremblant littéralement de fureur, elle le regardait comme s'il avait été une déjection canine sur sa plus belle robe.

-Comment? Comment as-tu osé me faire ça! » se retenait-elle de hurler, maîtrisant à peine sa voix. « Comment as-tu osé m'humilier de la sorte, devant toute la noblesse de Mariejoa!
-Ainsi vous ne pourrez pas nier m'avoir promit de me laisser partir. Ils sont tous au courant.
-Espèce de sale petit rat! »

Elle lui mit une gifle magistrale. Il ne broncha pas. Il redressa la tête, bien droit, la toisant de tout son haut. Il n'y avait que dégoût dans ses yeux. Elle connaissait parfaitement ce regard, c'était celui qu'elle lui réservait d'ordinaire. Et elle ne supportait qu'il lui soit retourné. Elle saisit la première chose qui lui tomba sous la main. Une cruche de vin, restée pleine par miracle au milieu d'autant d'ogres.

-Ne me regarde pas de haut! »

Elle lui fracassa la cruche sur le crâne. Le liquide odorant se mêlait au sang qui suintait de la blessure ouverte par le choc. Xan ne broncha pas plus. Mais au dégoût venait de s'ajouter la colère, et ses yeux sombres prouvaient qu'il l'aurait déjà tuée, s'il ne s'était agit de sa mère.

-Je pars demain, quoique vous en pensiez. Sur ce, bonsoir, mère. »

Il fit un pas de coté pour se retourner, mais elle se jeta sur lui.

-Non tu ne vas nulle part! » hurla-t-elle.

Elle saisit sa rapière à sa ceinture et dégaina. Le coup qu'elle lui asséna le surprit tellement qu'il l'esquiva de justesse. Elle trancha tout de même le lobe de son oreille droit tout en longueur. Le morceau de chair et de cartilage échoua sur le sol alors que la folle armait un nouveau coup.

-Je décide de tout! De tout! Tu n'iras nulle part si je ne l'ai pas décidé! »

Elle frappa à nouveau. Complètement abasourdi que sa propre mère ait tenté de le tuer, encore plus qu'elle réitérait, le jeune noble réagit plus par instinct de survie qu'autre chose. Il esquiva le coup, désarma sa mère, et dans le même mouvement, la décapita. Le corps flasque l'éclaboussa de sang avant de s'effondrer sur le marbre blanc du sol. La tête roula un peu plus loin. S'en suivit un instant interrompu dans l'espace temps, qui dura une seconde ou une heure, Xan n'en savait rien. Trop désorienté par ce qu'il venait de faire, il en était presque à perdre la raison. Ce fut ce moment que choisit son père pour intervenir. La porte s'ouvrit et il fit irruption dans la pièce.

-Qu'est-ce que c'est que ce rafut! Tout le monde se pose des questions, soyez plus discrets! »

Alors il la vit. L'amour de sa vie, qu'il chérissait plus que tout, plus que lui-même ou sa progéniture. Elle n'était plus qu'un tas de chair sans vie. La folie l'emporta aussitôt. Des torrents de larmes coulèrent sur ses joues alors qu'il dégainait son épée, la fureur irraisonnée peinte sur le visage.

-Toi! Qu'as tu fais? Pourquoi? Pourquoi me l'as-tu enlevée? »

Il se rua en avant, déterminé à étriper son fils. Ce dernier, toujours aussi désorienté, ne comprit pas vraiment ce qu'il se passait. Il vit une agression et réagit toujours instinctivement. Il esquiva et égorgea. Son père s'effondra au sol, se vidant de son sang, agonisant dans la souffrance. Ses soubresauts et les petits bruits qu'il émettait éveillèrent un peu l'assassin. Il finit par se rendre compte de ce qui venait de se passer, tout en restant un peu dans un état second.

-Qu'est-ce que j'ai fais...? »

Il était choqué. Horrifié. Dégoûté. Il avait tué ses parents. Les larmes lui coulèrent en flots ininterrompus, et il vomit. Quelqu'un d'autre entra dans la pièce. Un noble obèse, grand ami de son père.

-Et bien, mon ami, que se passe... »

Il s'interrompit devant la scène d'horreur qui lui faisait face.

-Il m'a vu songea le jeune homme. Il sait. Il ne doit pas savoir. »

Son raisonnement s'arrêta là et il se rua en avant. La rapière transperça graisse et chaire, et un troisième macchabée heurtait le sol ce jour là. Cela achevait de le réveiller. Il avait tué trois personnes. Pire, trois Tenryuubitos. Pire encore, deux d'entre eux étaient ses parents. Il était couvert de sang, et il n'avait aucun moyen de quitter les lieux sans être vu. Le manoir dans lequel ils étaient était rempli de monde. Il n'y avait qu'une solution. Il devait fuir. Les preuves étaient trop accablantes. Rien ne le sauverait. Alors il se mit à courir. Il traversa la demeure aussi vite qu'il le pu, en essayant d'être le plus discret possible. Mais fatalement, on le vit, lui et le sillage écarlate qu'il laissait. Il entendit des cris derrière lui au moment où il sautait sur son cheval. On avait découvert les corps, et on allait pas tarder à faire le rapprochement avec lui couvert de sang se ruant dehors. Il prit le direction de l'extérieur de la ville. L'intérieur des terres de Redline. Le port serait bouclé en un rien de temps et personne ne l'accepterait à bord. D'ailleurs, il devait fourmiller de gardes. Il ne lui restait plus qu'à atteindre un endroit par lequel il pourrait rejoindre la mer. Alors, il aviserait. Il disparut dans la nuit, sentant sur ses talons ses poursuivants.

Il apprit plus tard qu'il avait été renié par le reste de sa famille, et effacé de la lignée. Il n'était plus considéré que comme un terroriste, s'étant infiltré dans cette soirée mondaine afin d'assassiner des nobles. Ceci afin d'éviter à la noblesse la honte qau'elle aurait subie devant le bas peuple si celui-ci apprenait qu'elle s'entretuait.

[Voilà, je m'arrête là dans le récit de sa fuite, j'aimerais garder le reste pour un flash-back dans le rp. (En plus j'suis fatigué là. xD) Ou pour le test rp, tiens. On y verra comment Xan a atteint la mer et comment il a décidé de se faire pirate.]

Il y avait des jours, lui semblait-il, qu'il longeait la côte. A des dizaines de mètres au dessus du niveau de la mer, il regardait celle-ci s'étendre jusque l'horizon. C'était beau. Le bleu vert des eaux ondulait calmement sous un ciel d'azur. Le soleil levant laissait une longue trainée éclatante à la surface. Vraiment, il avait rarement vu un tableau si bien peint. Il avait apprécié le spectacle, au début. Mais les quelques jours qui s'étaient écoulés depuis sa fuite le lui rendaient aujourd'hui indifférent. Il mourrait de faim, et surtout de soif. Il n'avait pas croisé un village. Il n'était pas sûr que Redline soit habitée d'ailleurs. Il n'avait pas trouvé quoi que ce soit à manger, ni une source d'eau douce. Voir tant d'eau juste au pied de la falaise qu'il longeait était un supplice. Il ne savait plus exactement combien de temps s'était écoulé, mais il en était presque à vouloir dévorer son cheval. Lorsqu'il vit la colonne de fumée. Elle lui sembla d'abord émerger littéralement du sol, si loin était-elle. Il essaya de convaincre sa monture de forcer l'allure. Il fallait qu'il se rende compte de ce que c'était. Mais l'animal était trop épuisé pour se laisser faire, et continua sa lente marche. Certes, lui avait de l'herbe à brouter. Mais l'eau commençait à lui manquer également.

Il sembla à Xan que les quelques dizaines de mètres qui le séparaient de la source de la colonne étaient des kilomètres. Il n'y avait pas de fumée sans feu, et il fallait nécessairement que quelqu'un l'ait allumé, ce feu. En tous cas, c'était forcément le cas pour une colonne aussi droite, fine. Ce devait être un petit feu de camp, entretenu par un homme, voir deux. Mais d'où venait-il? Il voyait bien la fumée s'élever, mais du sol, toujours pas de feu. C'est en se rapprochant qu'il comprit. Cela émergeait du pied de la falaise. Celle-ci dessinait une courbe sur son chemin, qu'il ne voyait pas de loin, avant de se replacer dans son alignement habituel. Le jeune homme compara ce creux à celui sur le bord d'un gruyère. La salive lui remplit la bouche. Il se laissait trop aller à penser à la nourriture. Arrivé au bord de la falaise, il pu voir que ce creux formait à son pied une minuscule crique, longée d'une petite plage de sable. Et, oh comble du bonheur, sur cette plage était échouée une petite barque. Près d'elle, un homme se préparait un petit déjeuner. Le garçon sentait d'où il était le lard qui cuisait. Il fallait qu'il descende, d'une façon ou d'une autre. Il examina la paroi rocheuse. Et il n'en crut pas ses yeux lorsqu'il vit que dans le roc, un étroit escalier avait été taillé. Il allait droit sur la plage, et débutait à quelques mètres de lui.

Xan remercia tous les dieux qu'il connaissait et descendit de cheval. Il avait les jambes raides, tremblantes, après tant de temps passé dessus, mais quelques pas lui permirent de retrouver un équilibre normal. Il donna un dernière caresse à l'animal et marcha droit sur l'escalier. La monture trouverait seule de quoi boire, guidée par son instinct, maintenant qu'elle n'avait plus de maître la guidant. Du moins c'est ce qu'il se dit pour se convaincre qu'il n'avait pas condamné à la mort la créature à laquelle il devait la vie. Il n'avait cependant pas le choix. Sa propre survie en dépendait, et il n'avait pas l'intention de mourir ici. Ce qu'il allait devenir? Il n'en savait encore foutrement rien, mais ce n'était pas l'important. Il entama la descente des marches. Elles étaient raides, rendues glissantes par l'écume. Un faux pas et s'il s'écraserait sur le sable. Il parvint pourtant en bas sans trop de problème. L'homme assit ne sembla pas l'avoir remarqué. Il s'approcha.

C'était un homme fin, grand. Accroupit près de son feu sur lequel était posé une poêle où était en train de frire du lard ou du bacon, il portait une guitare, qu'il tentait manifestement d'accorder. Il était noir de peau. Son visage ridé et les quelques cheveux blancs parmi ses grands dreadlocks indiquaient qu'il devait avoir la cinquantaine. Il portait un grand bonnet vert jaune et rouge, trois couleurs qu'on retrouvait d'ailleurs partout sur ses larges vêtements en plus du bleu et du orange. Son grand bonnet duquel dépassait ses dreads lui donnait étrangement l'air d'un poulpe. Il fumait quelque chose qui ne devait pas être du tabac, à en juger par ses yeux rouges. Xan s'examina. Il n'était guère reluisant, dans ses vêtements encore couverts de sang, élimé par sa fuite, sale comme il était et il ne devait pas sentir la rose. Il gratta son menton sur lequel il sentit un barbe bien trop importante à son goût. Mais bah! Qu'y pouvait-il dans l'immédiat. Tant pis pour son image, il devait manger. Et boire. Du bout de la langue il s'humecta les lèvres. Sèches et gercées. Aurait-il tenu encore longtemps? Il prit enfin la parole. Ou essaya.

-Heu... Bonjour. Excusez moi mais... 
-Chut! » l'interrompit l'autre.

Il pencha la tête sur sa guitare, pinça une corde et fronça les sourcils. Il la tendit un peu, la repinça et sourit. Il se mit soudain à jouer et chanter.

-Hey Joe, uh, where you goin' with that gun in your hand? »

Il s'arrêta, tira sur ce qu'il fumait, expira un grand nuage de fumée. Enfin il se tourna vers l'intrus, fit un « V » avec ses doigts et dit:

-Yo, man. Peace and love. »

Xan resta un moment interdit. Il finit par se ressaisir.

-Euh, pareil. Dites moi, j'ai voyagé des jours sans rien boire ni manger. Je suis au bord de l'épuisement. Est-ce que vous pourriez me donner un peu de votre repas, s'il vous plait? Et de l'eau. »

Sans rien dire, l'homme se retourna vers l'étui de sa guitare derrière lui. Il y prit une gourde et la tendit au mendiant.

-Yo man, tiens, bois. »

Sans prendre la peine de le remercier, Xan se jeta sur l'objet tendu et englouti presque tout ce qu'il contenait. Réhydraté, il revint à son sauveur et se rendit compte que ce dernier avait sortit la nourriture de la poêle et l'avait mit dans une assiette. Il la lui tendit.

-Yo man, tiens, mange. »

Sans se poser plus de question, sans s'embarasser des couverts qu'il avait obtenu avec l'assiette, l'affamé se dévora en rien de temps toute la viande. A la fin, il n'était pas rassasié, mais son estomac s'était calmé. Il s'étala sur le dos, de tout son long, soulagé.

-Merci, finit-il par articuler. Vous êtes mon sauveur.
-Yo man, pas de quoi. Faut aimer et partager, man. Peace and love. »

Ce n'est qu'alors que Xan se rendit compte que son hôte n'avait rien garder pour lui.

-Vous m'avez tout donné?
-Yo man, j'vais pas si faim, man. D'où tu viens, man? La plupart des gens voyagent par bateau, man, pas tellement par terre, man.
-C'est une longue histoire. Et vous, vous venez d'où?
-Yo man, j'viens d'une île pas très loin, man.
-Et qu'est-ce que vous faites ici?
-Yo man, j'ai accompagné un man qui voulait aller sur Redline, man. C'est l'un des rares accès, man. Moi j'suis le passeur, man.
-Ah d'accord. Moi c'est Xan. Et vous?
-Yo man, moi c'est Jimmy, man. Mais j't'ai pas déjà vu quelque part, man?
-Je crois pas, répondit l'autre en souriant, je m'en souviendrais.
-Yo man, si je t'ai déjà vu, attends je crois que je sais où, man. »

Sur ce, le vieil homme fouilla à nouveau son étui à guitare, et en sortit un journal. Il le feuilleta rapidement, tomba sur une page, et le lui tendit.

-Yo man, voilà où je t'ai vu, man. »

Xan lui prit le journal des mains et examina la page qu'il lui montrait. C'était une page réservée pour afficher toutes les nouvelles primes pour les têtes de jeunes pirates, ou alors certaines, revues à la hausse ou à la baisse, étaient indiquées là. Les miniatures des affiches étaient rassemblées, et pour les nouveaux, quelques lignes expliquaient leurs méfaits. Et là, sur l'une des affiches, il y avait son visage, au nom de « Xan l'Apostat ». Ou Xan le renié, en quelques sortes. Qu'est-ce que cela voulais dire? L'intéressé lut les quelques lignes qui suivaient.

« Un pirate, terroriste, dont l'équipage est inconnu, inconnu des médias jusque alors, s'est infiltré dans une soirée mondaine, et a assassiné trois Tenryuubitos. »

Suivaient les habituelles recommandations et la demande expresse de le capturer à qui s'en sentait le courage. Mais ce n'était pas l'important. On le décrivait comme un pirate, non un noble. Il s'était introduit dans la soirée. De là, Xan en déduit certaines choses. L'ordre de la noblesse l'avait renié. Il n'en faisait plus du tout parti et n'était plus reconnu comme tel. Il était un pirate. Sa tête était mise à prix. Il aurait du s'en douter et pourtant, cela lui fit tout de même un choc. Il faillit se laisser aller. L'espace d'un instant, il se dit même que le vieil homme à coté de lui pouvait le vendre Il s'écarta d'un mouvement, mais comme si l'autre avait deviné l'objet de ses pensées, il déclara:

-Yo man, t'inquiète pas, j'dirais rien, man. Le vieux Jimmy, il préfère la bonne compagnie à l'argent, man. Et t'as l'air de bonne compagnie, man. »

Il sourit. L'Apostat, puisque tel était son surnom à présent, l'en remercia. Son compagnon finit par se lever. Il rangea la guitare et toutes ses affaires dans l'étui. Il alla chercher de l'eau pour éteindre le feu. Puis il mit l'étui sur son épaule et s'avança vers sa barque.

-Yo man, allez viens, le vieux Jimmy t'emmène sur son île, man. Ce sera toujours mieux pour toi que de traîner sur Redline, man. »

Ne sachant que faire d'autre, Xan le suivit. Pendant le voyage d'une heure ou deux qui s'en suivit, il apprit qu'il se trouvait sur West Blue. Il raconta son histoire à son sauveur et cela lui fit du bien. Il réfléchit et parvint à certaines conclusions. Il devait reprendre son avenir en main. Il avait rêver de voyager sur les mers, et bien il était servit. Quitte à se voir poursuivit par la marine, il réaliserait ce rêve. Ils l'avaient désigné comme un pirate? Soit, il serait un pirate. Il allait devenir l'un des plus grands. Et il se vengerait de cette société de noble qu'il haïssait à présent. Il la tenait pour responsable de tout ce qui lui était arrivé, même si finalement, sa mère était-elle peut-être la seule en cause. Mais sa colère n'avait rien de logique. Il trouverait un moyen de détruire leur autorité sur le monde. Soit en découvrant la vérité sur le vide de cent ans qui, il en était sûr de par ce qu'il connaissait de son secret et de sa protection par le gouvernement mondial, embarrasserait fort le pouvoir en place. Soit peut-être en se joignant aux fameux révolutionnaires, mais il répugnait à obéir à nouveau à des ordres. Et si rien ne marchait, alors il n'aurait qu'à devenir suffisamment puissant pour affronter le gouvernement mondial lui-même. Alors qu'il en était à ses rêves de grandeur, Jimmy lui indiqua qu'on voyait terre.

-Yo man, c'est là qu'on va, man. Faudrait p'têtre que tu te change, man. T'es couvert de sang, man.
-C'est vrai, mais je n'ai aucun autre vêtement.
-Yo man, attends man. »

L'homme ouvrit à nouveau son étui à guitare et en sortit cette fois des vêtements presque identiques à ceux qu'il portait. Comment pouvait-il fourrer tant de choses là dedans?

-Yo man, mets ça, man.
-Pourquoi est-ce que vous m'aidez comme ça?
-Yo man. J'te l'ai déjà dit, man. Peace and love. Faut aimer et partager, man.
-Merci encore...
-Yo man, pas de quoi, man. »

Xan se changea. Il n'était pas vraiment à l'aise. Ce n'était pas tout à fait le genre de vêtements qu'il aimait porter. Et ce n'était pas vraiment élégant pour un futur capitaine pirate. Mais il avait gardé sur lui une bourse pleine de berries. Ca ne ferait pas long feu, mais il aurait au moins de quoi lui acheter de nouveau vêtements. Changé de pied en cap, il se mit debout dans la barque et demanda:

-De quoi j'ai l'air?
-Yo man, t'es beaucoup plus classe comme ça, man. Mais c'est pas suffisant, man.
-Comment ça?
-Yo man, les gens risquent de reconnaitre ton visage, man. Attends, man. »

Alors Jimmy enleva la longue écharpe qu'il portait. Orange et bleue, ce n'était pas spécialement ce qu'aimait non plus le jeune homme. Pourtant, lorsque le vieux la lui ceignit autour du visage, dissimulant ses traits et ne laissant paraître que ses yeux bleus, il l'apprécia. Ca lui donnait un air de mystère, qui ferait bien auprès d'un équipage qui devrait le respecter. Sur les photos de ses prochaines affiches aussi. Il devrait cultiver son image aussi bien pour le public que pour ses compagnons, et également ses adversaires. Oui, puis ça avançait, puis il voyait son destin s'illuminer, mené par sa haine. Il serait bien plus lumineux, bien plus grand que s'il était resté à Mariejoa. Tout ne pouvait qu'aller mieux. Et cela commencerait ici, sur cette petite île. Il trouverait ici un ou deux compagnons, volerait un navire, et ce serait là le premier méfait et le début de sa vie de pirate. Excepté le triple meurtre qu'il avait commit évidemment, mais cette fois, ce serait volontaire. Un fois arrivé à terre, il remercia chaleureusement Jimmy, mais le quitta. Ce dernier lui chanta une chanson d'adieu. Il valait mieux qu'ils ne restent pas ensemble, le pirate lui aurait attiré des ennuis. Il commença par aller changer de garde robe, puis se mit en quête d'un endroit où il pourrait manger à sa faim. Si il pouvait y avoir quelques personnes susceptibles d'embrasser la carrière de forban, alors ce serait tant mieux.

Cela faisait trois jours qu'il était sur cette île. Avec le peu de berrys que contenait la bourse qu'il avait sur lui lors de sa fuite, il était parvenu à louer une chambre dans une taverne miteuse. L'endroit était près du port, destiné aux marins en relâche, qui ne restaient normalement que quelques heures, avec les prostituées du coin. Sale, infesté de vermines, la nourriture était aussi mauvaise que la boisson. Quant aux soulards qui ne quittaient jamais le comptoir, mieux valait ne pas en parler. Si Xan l'occupait à présent, c'était uniquement parce qu'il devait économiser son argent. Quel changement, par rapport à sa vie de Dragon céleste! Au début, il avait répugné à s'installer dans ce genre d'endroit, mais il s'était fait une raison. Il n'avait pas le choix. Il se fixa un nouvel objectif. Lorsque sa carrière de pirate débuterait, il aurait de quoi se payer bien mieux que cet horrible bouge. Le futur capitaine était d'ailleurs en ce moment même assit à une table, dans un coin de la pièce, les pieds sur le plateau du meuble, les mains derrière la tête, en équilibre sur sa chaise. Les yeux fermés, il ruminait. Voilà trois jours qu'il écumait le village à la recherche de membres pour son équipage. Il n'avait pas encore rencontré une personne de valable. C'était un patelin tranquille, peuplé de fermiers et de commerçants. Rien à voir avec un repaire de pirates en puissances.

Il soupira. Certes, sa vie était sauvée, mais il était loin de se trouver dans l'endroit idéal pour débuter une vie de bandit renommé. Si ça se trouvait, il allait devoir se retrouver à trimer sur un bateau pour se payer une traversée vers un endroit plus grand. Ou plus mal fréquenté. Dépité, il se laissa retomber sur les quatre pieds de sa chaise, les faisant bruyamment claquer sur la pierre du sol. Plusieurs clients se retournèrent pour le regarder. Il appréciait cela, être au centre de l'attention. Surtout qu'il aimait leurs regards. Méfiants, voir effrayés. Son écharpe autour du visage l'entourait d'un mystère qu'ils n'aimaient pas. Lui-même s'appliquait à entretenir une attitude froide, hautaine. Il fallait qu'ils sentent qu'il était meilleur qu'eux. Qu'il avait le dessus sur eux. C'est au milieu de ces réflexions que la charmante serveuse de l'établissement vint le déranger. Plus large que haute, des yeux et un nez porcin, des anglaises rousses cascadaient sur ses épaules, tandis que son teint pâle faisait ressortir ses nombreuses tâches de rousseur. L'air renfrogné, elle lui lança une réplique acerbe.

-Alors, il boit quoi ce soir, l'enturbanné? »

Il grinça des dents. « L'enturbanné ». Quel surnom ridicule. Mais cela changerait. Il ferait en sorte que personne ne lui parle plus jamais ainsi. Il l'aurait volontiers remise à sa place, mais il devait garder sa chambre miteuse, s'il ne voulait pas dormir dans le caniveau. L'humiliation n'en serait que plus grande. Finalement, il se dit que l'attitude la plus digne serait simplement de rester indifférent à l'insulte. Aussi lui jeta-t-il un regard froid, la lorgnant comme si elle n'était rien de plus qu'une tâche sur sa botte, avant de répondre.

-Il boit une bière. Comme hier et avant-hier. Et il la veut rapidement. »

Elle fit une grimace en guise de réponse et partit chercher sa commande. La boisson de l'endroit était immonde, mais forte en alcool. Cela lui permettrait d'oublier. Oublier que ce n'était pas aussi facile qu'il le souhaitait. Rien n'était aussi facile qu'avant. Il n'avait plus personne pour le servir. Plus de vêtements propres chaque jour au pied du lit. Plus de plats fins à chaque repas. Et d'ici peu de temps, il se retrouverait à court d'argent pour payer même cette masure. Il finirait par faire l'aumône et crèverait de faim dans le caniveau. Une brusque inspiration et il émergea de ses sombres pensées. Pas question! Quels que soient les moyens employés, ça ne lui arriverait jamais. La serveuse était de retour. Elle posa une choppe sale devant lui.

-Et voilà l'enturbanné. Et c'est le même prix qu'hier et avant-hier. », minauda-t-elle.

Le jeune homme s'en tint à son air indifférent. Il sortit de la monnaie de sa poche et la jeta sur la table. L'autre la saisit et s'en alla, un sourire narquois sur les lèvres. Sans doute était-elle très fier de sa plaisanterie. L'Apostat se demanda si elle crierait de la même façon qu'un porcelet s'il l'égorgeait. Après tout, elle en avait bien le physique... Il saisit sa consommation et en but une grande rasade. Toujours aussi immonde. Mais rafraichissant. C'était toujours ça. A cet instant, deux hommes vinrent s'asseoir en face de lui. Des rustauds, épais comme des barriques, à la barbe aussi longue que leur chevelure. Ils affichaient deux sourires goguenards édentés. Xan les reconnut. Ils étaient là toutes les après-midis, tous les soirs et tous les matins aussi d'ailleurs. C'était soit des marins qui n'avaient rien de mieux à faire jusqu'au prochain embarquement, soit simplement des ivrognes qui n'avaient rien d'autre à l'esprit que s'imbiber. Ils sentaient le rhum à plein nez. Les veinards! Ils avaient de quoi s'en payer, eux. Le pirate leur jeta un regard froid et reposa ses pieds sur la table, de façon à se remettre en équilibre sur deux pieds de sa chaise. Il ne leur prêta pas plus d'attention. Ils finiraient bien par s'en aller. Mais les deux soiffards semblaient bien décidés à profiter de sa compagnie. Ils serraient les poings d'un air menaçant sur la table. Le capitaine découvrit qu'il n'impressionnait pas encore assez pour dissuader deux brutes suffisamment alcoolisées de venir le voir. L'un d'eux prit la parole.

-Dis donc, l'étranger, c'fait quelqu' jours qu'on t'voit dans l'coin. Qu'est-ce tu viens foutre dans c'bled paumé? »

Xan resta coi, préférant les ignorer.

-Quoi, t'veux pas nous répondre? », s'offusqua l'homme.
-J'crois qu'il s'pense meilleur qu'nous, Ed'. », ajouta le second.
-Ouais c'est vrai ça. D'puis qu'il est là, il a fait rien qu'à toiser tout l'monde comme si y z'étaient qu'de la merde, Gé'. », surenchérit le premier.
-Ouais. Ce s'rait bien qu'tu t'décide à nous causer, à Ed' et à moi, » reprit Gé', « sinon on risque d'soffuqs... d'soffqu... d'se fâcher.
-P'tête même qu'on pourrait d'venir violent, hein Gé '? 
-Ca c'est sûr Ed', on est provoqué, c'pas d'not' faute, hein? »

Le jeune homme se redressa un peu. Il leur jeta un regard assassin, d'autant plus impressionnant qu'on ne voyait de son visage que ses yeux bleus.

-Déguerpissez. Maintenant. Je ne tolérerais pas plus longtemps votre puanteur.»

Le ton était glacé, impérieux. Les deux ivrognes semblèrent un moment hésiter, mais un regard de l'un à l'autre les dissuada de se montrer couards. De quoi auraient-ils l'air l'un envers l'autre? Ed' se décida donc à essayer d'avoir l'air plus énervé qu'apeuré.

-Ah ouais? Ben on va voir qui c'est qui pue! » éructa-t-il.
-Ouais! » assura Gé', incapable de trouver plus intelligent à dire.

Ils se levèrent de leurs chaises, faisant craquer leurs jointures.

-Tant pis pour vous. » marmonna Xan, plus pour lui-même que pour ceux qui seraient ses adversaires.

Il n'était pas en position idéale, en équilibre sur sa chaise, les pieds sur la table. Aussi décida-t-il d'improviser. Il vida le contenu de sa choppe sur Ed', et enchaîna en jetant la choppe vide sur Gé'. Les deux hommes reculèrent d'un pas. Il en profita pour retomber les quatre pieds de la chaise au sol, les siens toujours sur le plateau de la table. Le pirate appuya alors violemment des talons sur celui-ci. Le meuble se renversa, et le coté du plateau qui s'éleva vint frapper les deux agresseur sous le menton. Ils reculèrent un peu plus, hurlant leur douleur, et perdant quelques dents de plus au passage. Toujours assit, le noble poussa la table des deux mains et des deux pieds sur ses agresseurs. Ces derniers s'en retrouvèrent renversés au sol. Xan se leva, sortit sa rapière du fourreau et s'approcha de Gé', allongé à coté d'Ed', se tenant la mâchoire en vociférant.

-Effpèff' d'enfoiré! J'vais t'éclater la tronffe, putain! », hurlait-il.

Son comparse n'était pas en reste. Mais la pointe de la lame vint se placer sur la gorge du premier, et le silence se fit instantanément dans toute la salle.

-Un mot de plus, » prévint le jeune homme. « Dis seulement un mot de plus. »

Il y eut un instant de silence, seulement interrompu par la patronne qui hurla qu'elle ne voulait pas de ça dans son établissement, l'enturbanné! Mais l'air renfrogné de Ed' reparut. La bouche en sang, il avait autant de mal à s'exprimer que Gé'.

-Vfa t'faire foutre, falop! On fa te défonffer le... »

La suite de sa phrase ne fut que gargouillis, alors que la rapière lui tranchait la gorge. Exclamation d'horreur dans l'assemblée. Le sang gicla et s'écoula à flots ininterrompus. L'ami de la victime se releva sur un coude pour l'observer agoniser.

-Ed'! Putain t'as tué Ed'! »

La lame fendit l'air et trancha une autre gorge. Gé' s'affala, tentant vainement de retenir son sang. Le silence était plein, assourdissant. Chacun observait le tueur sans réagir. Puis la serveuse se réveilla.

-Sors d'ici! Je veux plus te voir chez moi! J'vais appeler la garde! Ils vont te pourchasser et te capturer! »

Un mouvement vif de la rapière en sa direction l'interrompit. Pourtant, l'Apostat était bien trop loin pour la toucher. Mais derrière elle, sur le mur derrière le comptoir, étaient placardées des avis de recherche. Dont le sien. Un trait de sang, éjecté de la lame par le mouvement de son propriétaire, vint éclabousser sa propre photo.

-Je suis déjà recherché. » répondit simplement le pirate.

Là dessus, il essuya sa lame sur les cadavres, la rengaina et se dirigea vers la sortie, ignorant royalement les chuchotements qui naissaient derrière lui. Alors qu'il se retrouvait dans la rue glaciale, il réfléchissait à toute vitesse. Il s'était laissé emporté. C'était toute cette frustration qui avait jaillit de lui, et il avait été incapable de s'arrêter. Mais il y avait un point positif à tout ça. Il n'avait plus le choix. A présent, on allait le poursuivre dans tout le village. Il ne lui restait plus qu'à quitter l'île aussi vite que possible. Il se dirigea d'un pas vif vers les quais. Il volerait un bateau, même petit. L'important était simplement de s'en aller. Ou alors il s'embarquerait clandestinement sur un plus gros, qu'il ne pouvait manœuvrer seul. Cette fois, plus le choix. Il ne cessait de se le répéter. Cette fois, plus le choix.