Référence : D6-B-eLL [Histoire en cours]

Lorsqu’il faut agir, elle se lance ; lorsqu’il faut de la musique elle choisit avec soin le morceau à mettre ou se l’improvise comme il se doit ; lorsqu’il faut rire elle reste de marbre sans comprendre ou pouvoir esquisser un rictus, son visage jamais ne change d’expression. Quand vient l’heure de dormir, elle se range au placard avec les autres objets. Impossible donc de voir si elle est animée d’une passion quelconque.
Un robot ne pourrait procéder mieux ? En effet ! Elle ne peut qu’obéir car mécanisée depuis de longues années et, surtout, habituée à agir sans ces sentiments apparents qu’elle dû enfuir au plus profond de son âme. Actuellement, le projet D6-B-eLL est une réussite totale car la sirène utilisée à la base ne ressurgit plus en elle, son utilité domestique a réussi à en faire une machine aussi docile qu’agréable à regarder.
C’est ce côté froid, tel le métal la composant, qui marque en premier les regards et les cœurs. Bon nombre de personnes finissent par la prendre pour un robot entièrement créé par la main de l’homme et non pas un être vivant tout simplement customisé. C'est tout à fait légitime, depuis son lavage de cerveau, elle-même pense être un robot et agit donc en tant que tel, mettant tout ce qu’elle peut ressentir sur le compte d’un bug dans son système nerveux.

Fut un temps, elle répondait au nom de Maëndra, enfant calme par moment mais espiègle et décidée en même temps. Complice dans tous les mauvais coups possibles, elle n’avait cure des punitions et des conséquences, préférant profiter des moments de bêtises et d’innocence à fond durant des heures sans se préoccuper du quart d’heure de remontrance. Adorable, elle ne vivait que pour ses amis, un tout particulièrement, adorant également taquiner celle qu’elle considérait comme sa sœur de cœur.

N’aurait-elle donc rien gardé de son passé innocent ? Non !
Quoique si ! Il ne faut pas oublier qu’à la base Maëndra était une sirène beta, non pas stupide mais un combattant. Ces poissons sont très calme et peuvent se contenter de peu d’espace pour vivre, en revanche, croiser un autre représentant de cette espèce implique une bataille à mort inévitable. Ce point n’a pu être testé encore car, depuis ses changements corporels, jamais elle n’a croisé d’autre sirène beta. En revanche, ses voiles étant très colorés, la vue même d’un élément explosif en couleurs provoque en elle une réaction de réflexe : déploiement de ses voiles et pose d’attaque. Vous vous en doutez, les scientifiques n’ont pas pu aller contre la génétique malgré tous leurs efforts. Afin de limiter cela, elle porte des lentilles diminuant la saturation des couleurs à sa vue, mais il leur arrive parfois de tomber ou, tout simplement, de voir leur effet s’estomper…

En résumé, D6-B-eLL est quelqu’un de calme et docile tant qu’elle voit la vie en gris.

La science aura beau progresser, elle ne pourra jamais rien faire contre le temps et ce dernier ne peut avancer le dédoublement de la queue d’une sirène, aussi, D6-B-eLL se déplace sur la terre grâce à un système de roulettes rétractables afin de ne pas gêner ses mouvements lorsqu’elle est sous l’eau. Son corps reste relativement celui de la sirène qu’elle aurait du être sans tous ces changements, du moins ses écailles gardent les même couleurs mais sont en métal. Au dessus de la ceinture, c’est essentiellement métalisé, hormis son plexus dévoilé pour plus de sensualité, son ventre et le creux de ses reins. Attardons nous d’ailleurs sur ceux-ci : la peau rosée et tiède du creux de ses reins est marquées par un cercle semblant composé de filet très fin, vous l’aurez compris, il s’agit là d’une enceinte accoustique, l’endroit même au centre de son activité de jukebox. Sa colonne vertébrale fut également customisée afin d’y faire passer un courant électrique régissant tout son corps métalique. Son visage reste relativement épargné par le changement si ce n’est une visière cachant son regard, celle ci a pour fonction de ternir les couleurs à sa vue excepté au moment où sa batterie est déchargée. A cet instant, un système complexe (afin de préserver la santé mentale de tout un chacun, aucun détail technique ne sera développé) ôte littéralement l’abat-couleurs de son visage. La suite se devine, à la moindre couleur flashante, les voiles de sa queue et se déploient afin d’occuper le maximum d’espace possible, bénis soient alors ces panneaux scolaires intégrés à ceux-ci sous la forme de nanomachines, en quelques minutes, sous un soleil éclatant, D6-B-eLL est rechargée pour quelques jours.

Tout fut minutieusement étudié et préparé dans ce projet vieux de quelques dizaines d’années. Maëndra devint, en quelques années, une machine étudiée pour être pratique et, surtout, faire de la musique à tout instant par n’importe quel temps. Tout son corps est soigné et taillé pour la musique : du syntétiseur interne dans sa nuque afin de composer ses mélodies juste par la pensée (à nouveau, aucune explication scientifique ne sera développée ici), ses oreilles bien qu’intouchées sont entrainées à reconnaître les bons sons pour mieux les combiner.
Malgré tout cela, elle peut sembler dégager une certaine fragilité de par ses réactions parfois naïves ou innocentes, elle a tout oublié de sa vie passé après tout. Une chose est sure, afin de pâlier à cela, son corps prequ’entier composé de métal lui assure une résistance presque totale à tout, chose étrange pour un robot obéissant aux ordres sans jamais s’être rebéllé jusqu’ici.

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