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Message par Narnak Jeu 21 Jan - 20:18

J’ai essayé de faire en sorte que cette présentation soit fluide, facile à lire et coule d’elle-même, d’où l’absence de respect du formulaire obligatoire. Si vraiment c’est indispensable bien que tous les éléments demandés soient présents, je modifierai quand j’aurai le temps.

Moi, y., un petit quart de siècle.

J’ai atterri ici par l’intermédiaire mailé d’une personne que j’estime (moi-même, c’est dire) et qui s’est dit que cela pouvait peut-être m’intéresser bien que je ne connaisse pas l’univers du machin. L’ensemble m’a paru, bien qu’un peu trop coloré, assez bien organisé, aussi ai-je décidé de partir à l’aventure : jouer un personnage dans un monde que je ne connais qu’à travers les explications que j’en ai lues, et l’y faire s’y intégrer de manière aussi réaliste et réussie que possible.


Lui, Narnak, entre deux âges, ancien sous-lieutenant, pur fruit de mon imaginature.

La meilleure description résumée qu’on puisse faire de Narnak est qu’il s’agit d’un humain mâle tout ce qu’il y a de plus classique.

Ses deux bras, ses deux jambes et sa tête le rendent en effet sensiblement semblable à tout le monde, et il est en possession d’attributs qui le distinguent de la gent féminine. Son apparence extérieure est telle que, n’était à la rigueur sa taille légèrement plus haute que la moyenne, il pourrait sans mal se faire passer pour qui il souhaiterait, ce qu’il ne se prive d’ailleurs pas de faire lorsque les circonstances l’exigent. Se voûter un peu afin de diminuer sa hauteur, donner à son visage une expression quelconque et passe-partout, voilà un domaine dans lequel il est devenu expert au cours de sa grosse trentaine d’années d’existence, notamment de la dernière vingtaine, passée à barouder un peu partout dans le monde.

Au naturel, ses cheveux noirs aux reflets bruns, pas trop longs sans être trop courts, peu souvent totalement propres, encadrent un visage émacié et mangé par une perpétuelle barbe d’au moins trois jours, plutôt pas laid à regarder d’après les dires des femmes qui l’ont connu, pas marquant au point qu’on puisse s’en souvenir plus d’une semaine à moins d’avoir une raison valable pour ce faire (adultère, bagarre, rapine). "Kan", comme on l’appelle aussi parfois en inversant simplement les trois dernières lettres de son nom, possède deux yeux aux iris oscillant entre le brun noisette foncé et le noir en passant par une forme de vert particulier en fonction de la luminosité ambiante, et leur expression habituelle est l’absence d’intérêt. Seuls, de temps en temps, la vue d’une jolie femme d’esprit et l’appât de l’action aventureuse et imprévue y font naître un éclat durable.

C’est en effet l’adjectif "blasé" qui caractériserait au mieux la disposition mentale dans laquelle se trouve ce féroce chasseur d’imprévu la plupart du temps. D’aussi loin qu’il arrive à remonter dans ses souvenirs, il a toujours souffert de ce qu’il percevait comme un quotidien prévisible, peuplé de gens communs et théâtre d’une routine tout ce qu’il y a plus de triste, à vivre comme à observer. Dénué de tout attrait pour la richesse en tant que telle, fort peu appréciateur d’art, les aventures de pirates renommés et la perspective d’un trésor fabuleux qui attendrait au bout du monde les plus héroïques des marins ne le firent jamais donc fantasmer comme ses contemporains.

Néanmoins, une fois quitté le monde originel où il était né et avait grandi, côtoyer le grand monde lui apparut peu à peu comme l’unique moyen à sa disposition pour approcher un peu les dangers les plus imprévisibles. C’est ainsi que, encore maintenant, tant d’années après, on le verra volontiers s’extirper de la fange dans laquelle il se fond sans dégoût lorsque le besoin le prend de se reposer, pour aller fréquenter les tavernes les plus malfamées, à la recherche d’une rixe à laquelle participer, ou les ports, en vue d’un équipage auquel se joindre pour partir vers l’inconnu. Si au passage, un individu du genre opposé au sien lui plaît tandis qu’il lui fait en retour de l’effet, nul doute qu’il sera prompt à saisir l’occasion, et peu importe qu’un mari jaloux ou une famille stricte se mêle à l’équation. Tant mieux, même, dirait-il, cela pourrait être un moyen de mettre du piquant dans l’histoire.

A noter que cet état d’esprit n’incite pas Narnak à la conséquence non plus qu’à l’égalité d’humeur, et que ses goûts et dégoûts peuvent varier aussi vite qu’un calme plat peut laisser place à une tempête en haute mer. C’est d’ailleurs là l’origine la plus fréquente des multiples stigmates indélébiles dont est marqué son corps : de la cicatrice faite par la fourche du fermier de la fille duquel il s’enticha très momentanément quand il avait dix-sept ans, à celle laissée par une balle perdue lors d’une rixe qui dégénéra lorsqu’il décida de voler l’équipage qu’il avait rejoint plutôt que d’attendre la découverte du trésor qu’ils convoitaient, en passant par la longue estafilade laissée par le sabre d’un commandant de la Marine dont la femme avait, elle aussi, cédé à son besoin d’aventure.

S’il ne dispose d’aucune aptitude physique hors du commun, d’aucun pouvoir extraordinaire, ce baroudeur invétéré possède néanmoins quelques atouts pour se tirer des fâcheuses situations qu’il semble se complaire à susciter. Tout d’abord, son absence d’attache pour quoi que soit lui ouvre potentiellement la porte à toutes les fuites, quel que soit le lieu, quel que soit le moment. Ensuite, son expérience du combat, principalement à l’arme blanche et au corps à corps, acquise dans les règles de l’art –en combattant, donc-, lui permet de faire face sans trembler aux tentatives souvent vengeresses de ses adversaires. Enfin, son intelligence vive lui permet de voir rapidement les tenants et les aboutissants d’une situation et de décider avant les autres d’engager un combat, de fuir, ou de prendre le parti d’untel plutôt que celui d’un autre.

Cette vivacité d’intelligence, ce je-m’en-foutisme permanent, et cette apparence pas désagréable font de Narnak un homme capable de s’adapter facilement à de nombreux évènements sans renier sa liberté. Couplez cela avec une absence de psychose particulière sur la mort, vue comme une aventure de plus dont il n’y a pas de raison de hâter l’entame, et vous obtiendrez un habile bon vivant au cynisme patent et à l’ironie parfois mordante, au grand dam de ces messieurs mais au grand plaisir de ces dames. Nombre d’hommes de peu de foi rudoyés, de femmes de bonne éducation dévoyées, et de pièges désactivés peuvent en témoigner.


Petite histoire ordinaire d’un aventurier comme un autre.

Est-il vraiment important de commencer par le début ? L’avantage d’une vie comme celle de Narnak est qu’on pourrait commencer par n’importe où pour arriver à la même conclusion : il n’a jamais vécu un instant de calme que pour lui apporter un terme.

Si on s’intéresse à son enfance et lui en demande des détails, ce n’est pas qu’il ne puisse ni ne veuille s’en souvenir, mais il est probable qu’il hausse les épaules en disant qu’elle n’a pas grand intérêt. Ce n’est pas tout à fait un mensonge de sa part. Né dans une petite île perdue quelque part dans East Blue, il y grandit paisiblement, ses parents lui causant peu de problèmes et lui laissant peu de souvenirs. Son père, parce qu’il était en mer la plupart du temps et que lorsqu’il rentrait, c’était tellement imbibé qu’il fut persuadé jusqu’à sa mort, pendant un retour de soirée où le rhum avait un peu trop coulé, d’avoir eu des jumeaux. Sa mère, parce qu’elle était une mère comme toutes les mères : soucieuse, aimante et discrète bien que déchirée de voir ses fils partir. Il est possible que "Kan" ait eu ou ait encore un frère, né et parti avant lui pour se faire tuer quelque part en étant heureux, mais les nouvelles sont peu fréquentes et pas forcément recherchées à ce sujet. Quitter ce paradis où il ne se passait pas grand-chose ne fut pas plus difficile qu’avoir la patience d’attendre le prochain navire à passer par là.

Pour obtenir plus d’informations, une bouteille de rhum sera probablement nécessaire. Une fois celle-ci offerte, il sera éventuellement possible d’entendre parler de Bob l’Affro. Bob l’Affro est la seule personne de sexe masculin avec laquelle Narnak accepte d’admettre qu’il ait pu passer de bons moments. On l’appelait ainsi parce qu’il disait s’appeler Bob, qu’il avait une coupe afro, et qu’il avait une vague tendance à beaucoup insister sur les "f" quand il les prononçait, ce qui faisait d’ailleurs rire tout le monde sauf lui. Narnak le rencontra dans une taverne d’un port dont le nom n’est d’aucun intérêt, trois ou quatre ans d’errance après avoir quitté l’île natale. Le fait est qu’ils postulèrent en même temps pour intégrer un équipage qui visait soi-disant Grand Line en passant par Calm Belt, une bonne occasion de vivre intensément, quitte à en mourir. Le capitaine qui recrutait n’avait en fait de bateau qu’une simple barque et essayait de monter une équipe de gens prêts à tout pour enlever la fille d’un bourgeois de l’île qui avait fui ses avances à plusieurs reprises (la fille du bourgeois, pas le bourgeois), mais ils ne l’apprirent qu’au moment décisif.

Après le recrutement, la nuit de l’action, l’Affro et Narnak s’étaient présentés au lieu de rassemblement après avoir bu du rhum ensemble toute la journée, en jouant de temps en temps aux cartes. Ils étaient une quinzaine au final, rassemblés dans une rue près du port, sous les balcons de la maison appartenant au père de la convoitée. Lorsque la réalité des ambitions de leur employeur leur apparut au travers de la brume alcoolique qui leur voilait la vue, les deux jeunes hommes s’en retournèrent d’un seul tenant contre leurs coéquipiers et leur administrèrent une bonne correction, avant d’entrer malgré tout dans la maisonnée, pour voir. La fille en question n’avait en fait pas même quinze ans et ils retournèrent corriger une nouvelle fois le faux capitaine et sa bande pour le principe. Ce faisant, ils firent néanmoins un peu trop de tapage et les autorités de la ville se mirent à les poursuivre. Ils s’échappèrent à bord de la barque du menteur.

Cette aventure et la traversée à la rame jusqu’à l’île voisine, dont le nom n’est pas très important non plus si tant est que Narnak s’en souvienne de toute façon, firent des deux bougres deux amis et ils maraudèrent ensuite ensemble pendant de longues années faites de beaucoup de rhum, d’un bon nombre de conquêtes, et de pas mal de morts frôlées. Néanmoins, tout a une fin et leurs chemins divergèrent. Pas parce qu’il y avait une femme entre eux, pas parce que l’un dévalisa l’autre, pas parce que soudain leurs visions du monde s’éloignèrent l’une de l’autre, mais tout simplement parce que c’est la vie. Sur ce que devint Bob l’Affro, rien ne parvint aux oreilles de son ami jusqu’à ce jour mais il lui arrive encore parfois de penser avec émotion à ce bon vieux temps.

S’il avait à écrire ses mémoires et y trouvait un quelconque intérêt, Narnak prendrait quelques lignes pour parler de son expérience dans la Marine, pas beaucoup malgré tout parce qu’il n’en garde qu’un souvenir aussi peu impérissable que le reste - on est blasé ou on ne l’est pas. Deux ou trois ans après le départ de Bob pour des eaux inconnues, le jeune homme parvint à Grand Line en passant par Reverse Mountain, au sein d’une équipe menée par un capitaine bonhomme, qui eut le temps de poser le pied sur la première terre ferme où ils accostèrent avant de mourir, d’émotion probablement, à moins que ce ne soit le coup de massue que son lieutenant lui administra sur le crâne avant de reprendre la mer au gouvernail de son nouveau bateau et aux commandes de son nouvel équipage. "Kan" suivit le courant et resta sur la plage, tout seul.

Il n’a aucune idée du temps qu’il passa sur cette plage perdue ni de son nom avant qu’une embarcation de la Marine ne fasse son apparition sur la côte, se ravitaille, et n’ en profite pour le recruter. Pétri d’ennui même si l’expérience de la vie sauvage avait été formatrice, il accepta bien évidemment, signant « Narnak "Kan" Narnak » sur son formulaire d’incorporation. Il progressa dans les échelons comme on progresse dans les échelons quand on est une personne normale, et eut la patience de finir sous-lieutenant avant de se dire que le temps devenait long à nouveau. Lorsque la femme d’un commandant en villégiature dans la région lui fit de l’œil dans un repas mondain auquel il avait été invité par erreur, il sauta sur l’occasion pour mettre fin à sa carrière en beauté. Après un réveil brutal et une semaine de fuite éprouvante, il finit par atterrir à Whiskey Peak en se faisant assez cyniquement passer pour un chasseur de primes. Cyniquement parce qu’étant lui-même recherché par un certain commandant mécontent.

Ce n’est qu’après quelques mois que l’affaire commença à retomber. Par les informations qui lui parvinrent, l’ancien sous-lieutenant Narnak "Kan" Narnak apprit que le cocu avait mystérieusement disparu et que sa femme avait œuvré, avec succès, pour que l’avis de recherche le concernant soit annulé. Il lui en sut gré mais ne chercha pas à la revoir pour autant et reprit plutôt sa vie d’errance et de désoeuvrement. Il est désormais en recherche d’emploi, peu importe si vous êtes un officiel du gouvernement mondial ou au contraire un magouilleur recherché par les autorités, mais l'idéal serait plutôt dans le domaine de l’action dépaysante si vous avez.
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Message par Maître du Jeu Rebelle Ven 22 Jan - 10:34

Bienvenu y. (la suite on n'aura pas je suppose Razz )

Bien que ta présentation en soit pas conforme, on retrouve tous les éléments demandés. Au niveau des pouvoirs et des capacités, tu as plutôt de la débrouillardise et de l'intelligence, même si souvent, les deux font la paire. Ton style est très agréable et je ne crois pas avoir une seule faute à déplorer. Du reste, ton personnage a l'air non pas sympathique, mais original, chose importante dans ce manga ^^

Par contre, tu ne connais pas l'univers de One piece dis tu... il faudrait que tu te renseignes un minimum, non pas sur l'histoire mais vu que tu veux y jouer un personnage débrouillard qui a voyagé, tu te dois de connaître l'Univers dans lequel ton personnage évoluera.

Sinon, tu as le feu vert pour ton post RP!
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Message par Narnak Ven 22 Jan - 17:41

Merci pour ces commentaires et remarques, Rebelle. Oui, j’essaie en particulier de taffer ma géographie en navigant sur quelques sites que j’ai trouvés pas trop mal foutus et qui me semblent assez complets. Sans chercher à m’attirer les foudres des passionnés, l’histoire des héros me botte bien moins que l’univers dans lequel ils se trimballent, lequel est lui-même plus un moyen de relever une sorte de challenge qu’autre chose : écrire une vie à un personnage, quelque part, sans rien connaître des gens que je serai amené (peut-être) à rencontrer.

Voici une mise en situation pour vous donner une idée. Le titre est là pour faire joli.

Un jour sans.

"Ho, tavergiste ! Il arrive ce rhum ou tu m’le fabriques ?!"

C’était ce qu’on appelle un "bas", une période morose durant laquelle rien ne se passe, durant laquelle rien n’allèche. Au cours de son existence, Narnak en avait connu un bon nombre, de ces périodes censément temporaires, mais, présentement, le temporaire durait depuis un bon paquet de semaines et le spectacle faisait désormais tellement peine à voir qu’un ancien compagnon du baroudeur, de fortune ou d’infortune, l’aurait au mieux difficilement reconnu. De dos, comme l’homme était affalé sur une table poussiéreuse du coin de la taverne, on ne voyait qu’une masse de cheveux sales étalés au-dessus et autour du col d’une veste grise élimée aux manches et aux coudes. Une mèche trempait dans un verre, vide, que tenait et secouait une main droite gantée d’une mitaine noirâtre. Sur son visage, qui ne s’éloignait du bois de la table que d’une dizaine de centimètres de temps en temps pour s’en prendre à un serveur toujours trop lent, dansait ce regard vitreux qu’on a peine à soutenir des ivrognes chroniques dans le feu de l’action. Un clochard n’aurait pas eu pire mine.

"Eh, l’pochtron, t’as de quoi payer au moins !?"

"Si j’ai de quoi payer !? ...Tu veux qu’j’te montre si j’ai d’quoi payer ?"

Marmonnant ces mots entre deux dents mal curées et derrière une barbe qui devait bien avoir dix jours, Narnak se redressa brusquement sur son séant et secoua la tête comme pour éclaircir ses neurones en fracassant contre les parois de son crâne l’alcool qui les noyait. La technique ne fonctionna pas véritablement puisqu’il retomba lourdement dès qu’il essaya de se lever pour regarder le comptoir, au loin, et éclata ce faisant le frêle tabouret qui lui servait d’assise. Tombé à terre dans l’hilarité générale des clients encore assez lucides pour comprendre la scène et des autres, l’imbibé éructa une ou deux insultes à faire pâlir une nonne et parvint à se rétablir en position semi verticale en prenant appui sur la table. La question du patron du bouge lui revint en mémoire tant bien que mal et c’est une main tremblante, d’ivresse et non de crainte, qu’il porta à la bourse de cuir épais qu’il rangeait dans son plastron.

*Merde.*

Bien évidemment, la bourse était vide. Depuis la dernière fois qu’il avait engrangé le moindre pécule, lurette était passée et seul l’alcoolique qu’il était avait pu penser un instant qu’il en restait le moindre Berry. Après un moment de latence pendant lequel on aurait pu le croire mourant à en juger par son regard fixe et ses lèvres tremblantes et silencieuses à la commissure desquelles perlait une goutte de bave, ses vieux réflexes lui sauvèrent la face et lui épargnèrent quelques coups de bâton. Braquant un regard crâne bien que mal assuré sur son vis-à-vis, un tenancier comme on en fait beaucoup, gras, grand, moustachu, trop sobre et avide, il sourit d’un air goguenard, fit mine de s’approcher pour balancer une poignée de pièces sur le comptoir, et s’élança pour finir vers la porte en sautant par-dessus une table avec une agilité qui aurait pu le surprendre lui-même s’il avait été totalement conscient. Le temps que le bonhomme réalise ce qui se passait, Narnak galopait déjà vers l’extrémité de la ruelle glauque dans laquelle se trouvait l’établissement, en courant moins droit qu’il n’aurait été souhaitable mais néanmoins assez vite. Il aurait pu échapper à la hargne du patron rougeaud qui le rattrapa pour finir, si sa course n’avait été interrompue par une matière molle puis un peu dure qu’il analysa comme un ventre d’officier de la Marine en relevant la tête, qu’il se tint à deux mains sous le coup de la douleur. Ne jamais cogner quelqu’un si vous êtes sous le coup d’une alcoolémie avancée.

Plié en deux, l’officier, un jeune lieutenant d’après son air hautain mais niais et les cris inquiets des quatre subordonnés qui se trouvaient de part et d’autre de lui et l’aidèrent à se relever, était encore plus rouge que le tenancier du bar qui haletait à leurs côtés après sa course. Encore silencieux parce que toujours dans l’incapacité de parler, il s’apprêtait manifestement à régler l’offense en exécutant manu militari Narnak d’une balle de son pistolet, quand le tavernier s’interposa, exigeant avec véhémence qu’on lui verse au préalable son dû. C’était un homme entêté, parfois un peu trop. L’officier était quant à lui un homme nerveux et sans trop de scrupules, qui avait besoin de tuer quelqu’un pour se remettre les idées au clair avant de réparer l’affront qui lui avait été fait. Ce qui devait arriver arriva, le malheureux barman prit la balle entre l’œil et le nez et s’écroula dans un râle et une mare de sang. Désormais plus calme, le lieutenant parvint enfin à s’adresser à l’ivrogne, encore vivant par chance, qui commençait à sérieusement décuver devant lui.

"A nous deux, mon salaud... C’est quoi, ton nom, avant d’finir comme l’autre pour avoir osé m’foncer d’ssus sans r'garder où t’allais ?"

Plutôt que de répondre, le soifard se dirigea d’un pas lourd vers une barrique d’eau croupie qu’il avait avisée sur un seuil de porte à quelques mètres, et y plongea la tête subitement. Trois secondes plus tard, il avait le visage encore plus sale qu’avant mais aussi les idées beaucoup plus claires, et toutes ses facultés lui revinrent. Tandis que l’eau dégoulinait de ses cheveux gras, Narnak put enfin analyser toute la situation : le lieu, les personnages, l’urgence. La ruelle était sombre, silencieuse, bordée de façades borgnes et, n’étaient les cinq bougres menaçants qui lui faisaient face et le cadavre qui lui tournait le dos, personne à l’horizon. Il ne fallait espérer aucune aide et, vu ce qui venait de se passer, la clémence des gens de la Marine n’était apparemment pas une option. Les cinq mâchoires carrées du quintette semblaient vouloir le dépecer, et le supérieur ne se distinguait des autres que par ses habits un peu moins sales, son arrogance de mâle dominant et son arme, les autres ne portant au flanc que des épées de mauvaise facture. La situation n’était pas bonne, mais l’aventurier avait vu pire, et puis l’adrénaline commençait à lui réchauffer les articulations, une sensation qu’il avait oubliée depuis quelques temps. La joie intense qu’il ressentit en conséquence amena d’ailleurs un sourire carnassier sur son visage, ce qui redoubla la fureur crispée de ses adversaires.

"Ecoute, bonhomme. Le monde se divise en deux catégories : ceux qui sont moi, et ceux qui sont les autres. Toi, t’appartiens pas à la bonne pour espérer pouvoir me donner des ordres. Mon nom, tu peux t’brosser."

"Crève donc en anonyme, chien !!"

Le lieutenant, qui manquait aussi peu de répartie que d’envie de tuer, fit une nouvelle fois feu mais sa balle n’atteignit que la boue qui tapissait le sol, Narnak ayant anticipé l’action et esquivé d’un pas en s’élançant sur le plus proche des quatre mastodontes qui servaient de gardes du corps à l’officier. D’un coup bref de la main à la trachée, doigts à moitié repliés seulement, il lui coupa le souffle et l’homme s’écroula avant d’avoir esquissé une pensée. Le deuxième finit de la même façon, à la différence que ce fut un coup de pied qui, administré de bas en haut, lui fracassa la mâchoire et lui fit perdre connaissance. Ne restaient déjà que l’officier et deux hommes sur sa gauche, mais ils avaient désormais tous trois dégainé, même l’officier qui avait laissé tombé son arme à feu, et "Kan" s’était depuis longtemps séparé de son ancienne rapière pour quelques poignées de Berrys et une caisse de rhum qui n’avait pas duré longtemps.

Un regard aux trois adversaires, un regard à gauche, un regard à droite, un pas en avant, un pas en arrière, et hop, voilà que l’épée d’un des marins raides inconscients se retrouve dans sa main et que la situation est rééquilibrée.

Les habitudes reviennent vite dans le feu du combat, et le baroudeur se rappela sans mal ses entraînements d’escrime du temps où il avait fait escale dans la Marine. Il en tira parti pour se débarrasser rapidement des deux derniers gardes, qui n’avaient vraisemblablement pas dépassé les formes les plus basiques. Le lieutenant était plus coriace, comme il pouvait s’en douter. Croyant bien faire, il insulta la mère du gradé pour le provoquer et lui faire perdre ses moyens, mais le résultat attendu ne vint pas et l’homme n’enragea pas plus, se concentrant au contraire sur ses attaques. Le combat s’éternisait.

"T’es un ancien de la Marine, toi, non ? Qui t’es bordel ?!"

La question, glissée entre deux coups transversaux visant alternativement le flanc gauche puis le flanc droit de Narnak, reflétait que la maîtrise du combat de celui-ci l’avait trahi. Sans répondre cependant, il se contenta de sourire brièvement et profita d’une faiblesse dans la garde de son adversaire pour le déséquilibrer d’un coup du poing gauche dans les côtes, alors que leurs fers se croisaient entre eux, à dix centimètres de leurs visages. Comme l’autre essayait de se reprendre en jurant, l’ancien sous-lieutenant lui administra un nouveau coup, d’épée cette fois, qu’il ne para que de justesse. Il n’évita cependant pas la troisième attaque, un coup de garde à la tempe qui le fit chuter instantanément, évanoui.

Contemplant son œuvre avec le traditionnel mélange, qu’il ressentait à chaque fois, de satisfaction de la tâche bien faite et de désolation à l’idée que c’était déjà fini, Narnak se consola en pensant que, avec un peu de chance, les choses n’en resteraient pas là. Récupérant le fourreau qui allait avec l’épée dont il s’était servi, délestant les hommes à terre de leur menue monnaie, puis présentant ses excuses au cadavre encore fumant du tavernier, il s’en fut. Les poches bien remplies, perspective de réjouissances, et l’esprit combatif recouvré, voilà qui suffit à vous rendre un homme heureux.
Narnak
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Message par Maître du Jeu Rebelle Mer 27 Jan - 0:50

Excellent RP, ton personnage semble parti pour se révéler être le roi de la débrouillardise me semble t-il Razz

Pour ma part, tu mérites un niveau 7 mais celui qui passera derrière moi donnera le verdict final ^^
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Message par Maître du Jeu sait pas Mer 27 Jan - 1:36

Très bonne présentation, histoire intéressante même si elle manque peut-être d'un peu de relief, côté (cependant) voulu par l'auteur.

Tu laisses aussi beaucoup d'ouvertures possibles à ton personnage ce qui lui permettra sans doute de bien explorer toutes les possibilités offertes par l'univers très riche de One Piece.
Je n'ai relevé aucune faute d'orthographe (à mon grand désarroi, il faut le souligner).
Bref un récit riche, plein d'humour et très agréable à lire: c'est sans hésitation que je te valide au niveau 7 en tant que "autre" (que je trouve bien en accord avec ton personnage). Félicitation.

Où souhaites-tu commencer ton rp ? Je te conseillerais bien LogueTown, d'où pas mal d'aventuriers vont partir direction Grand Line. A toi de voir.
Maître du Jeu sait pas
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En fait si...
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