One Piece Reign
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A gauche ou à droite ? [FINI]

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Message par Narnak Lun 1 Fév - 17:31

*Décuver...*

La principale pensée qui lancinait Narnak depuis l’aube n’était pas des plus glorieuses, mais sa situation générale ne l’était guère non plus, en vérité. Son teint brunâtre, ses cheveux crasseux lui tombant devant les yeux, sa vieille veste qui n’avait plus aucun rapport avec l’uniforme qu’elle était pourtant jadis... Voilà qui le faisait plus tenir du vagabond hirsute qu’on chasse à coups de pierres que de l’aventurier éclatant de prestance qu’il avait été en des jours plus fastes. Tandis qu’il arpentait sans vraiment les regarder les rues de la ville, il palpait ses poches machinalement, examinant inconsciemment son maigre équipement, pour l’oublier aussitôt, et faisant fuir les gosses par ses marmonnements inintelligibles d’alcoolique. Il n’avait pas bu depuis le lever du soleil, ce qui représentait déjà quelques heures, mais ce qu’il avait ingurgité d’alcool durant la nuit aurait suffi à rendre ivre mort le plus endurci des boit-sans-soif. Il était déjà remarquable qu’il tienne encore debout. Néanmoins, les séquelles classiques de ce genre d’activité étaient bien présentes : mal de crâne, bouche pâteuse, effluves répulsives, démarche particulière.

*Décuver...*

Ses bottes lui donnaient la désagréable impression de se mouvoir plus rapidement que ses jambes. La sensation de décalage temporel qui en découlait était également un des symptômes qu’il ressentait, et ce avec une acuité qui lui semblait décuplée par rapport à tout ce qu’il pouvait avoir en mémoire. Pauvre diable au souvenir trouble, il errait. Errait si bien qu’il se trouva subitement face à un mur, au fond d’un cul-de-sac. Après une excuse bredouillée sans voir ce qu’il avait cogné, il retrouva un brin de vigueur, s’énerva, et frappa sans sommation dans ce qu’il croyait être une tête... et n’était qu’une tache parmi d’autres sur un mur de grès. Narnak poussa un cri de douleur et prononça un juron d’une voix étonnamment claire. Le poing avait bougé avec trop peu de force pour s’en trouver véritablement endommagé, mais la peau était malgré cela écorchée sur quelques centimètres carrés. Se confectionnant un bandage par pur réflexe, d’une loque qu’il extirpa de ses frusques, il repartit laborieusement en sens inverse, sous les quolibets muets de la surface pierreuse à laquelle il avait fait don d’une partie de son derme. Et s’étala de tout son long lorsque vint le temps de bifurquer pour sortir de l’impasse et rejoindre la rue principale.

*Décuver...!!"

Enfin. Le mot avait réussi à échapper à ses lèvres. Invisible, il fit une pirouette dans les airs et s’éleva en se désagrégeant jusqu’à disparaître complètement à hauteur du faîte de la cahute la plus proche. Sa trace sonore résonnait cependant encore dans la nébuleuse corticale de la loque humaine qui l’avait prononcé en s’effondrant. Roulant sur elle-même pour dégager ses voies aériennes désormais boueuses et mieux respirer, ladite loque humaine décida qu’il s’agissait là d’un signe et qu’il était temps de dormir un peu. Fort à propos, une âme charitable lui vida un baquet d’eau, propre mais glacée - ou « glacée mais propre », suivant le point de vue adopté – sur le visage.

"Allez, fous l’camp maint’nant."

Hébété, l’ancien de la Marine se redressa. Toujours un peu gris, il y voyait quand même plus clair, et put distinguer les deux visages qui le regardaient. En face de lui se tenait l’âme charitable, un gamin d’une huitaine d’années qui l’observait avec curiosité, et son père, qui penchait pour sa part plus vers la pitié. Cette pitié, rude mais bonhomme, des gens de peu qui s’attachent, malgré les difficultés, à entretenir une certaine probité morale, pour eux et leur descendance. Manifestement, Narnak avait fini sa course devant leur seuil, et il était évident que le paternel aurait préféré épargner le prolongement de ce spectacle à son rejeton.

Tendant devant lui une main que personne ne saisit pour qu’on l’aide, Kan se releva seul, péniblement. Le sentiment de gêne que lui avait inspiré le regard clair du garçon se transformait peu à peu en colère et éclaircissait son esprit. C’est de rage finalement qu’il serra les dents et tourna les talons avant de s’éloigner à grands pas décidés, les poings, serrés, engoncés jusqu’au poignet dans les poches de sa veste. Il n’avait pas dit un mot, mais le dernier regard qu’il avait lâché au duo avait transmis tout son sentiment, de gratitude sinon de reconnaissance. L’inaction dans laquelle il stagnait depuis, depuis combien de temps déjà ? Deux, quatre, six mois ? ... L’inaction était en train de le détruire à petit feu. Il était temps de reprendre une existence digne de ce nom.

A la recherche d’un établissement aux services plus fournis que les habituelles étables maquillées en auberges ou tavernes qu’il fréquentait depuis un moment, il arpenta un long moment les rues de Loguetown, traversant plusieurs fois en différents sens la grande place, sans toutefois prêter la moindre attention à ce qui y trônait, à savoir la potence à laquelle fut suspendue la dépouille de tout le monde sait qui, pas la peine de développer. L’histoire ne revêtait qu’une importance minime pour Narnak. Avisant soudain une façade qui lui convenait, plus propre que les autres, l’aventurier tâta à nouveau le contenu de ses poches, vit avec satisfaction qu’il lui restait une bonne partie du millier de Berrys qu’il avait récupéré la veille ou l’avant-veille dans les poches du lieutenant qu’il avait rossé, et entra.

Détailler les bienfaits qui lui furent prodigués en l’hôtel ne serait d’aucun intérêt, le principal étant qu’il en ressortit sous les traits d’un autre homme. De nouveau pauvre mais lavé, coiffé, vêtu de propre sinon de neuf, repu, sobre, il respirait l’énergie. Dépoussiéré et repassé, son costume noir, compagnon de longue date, lui conférait un maintien réellement imposant. Le sabre qui pendait à sa hanche gauche, s’il était loin d’être d’exceptionnelle facture, ne faisait pas tache, le fourreau ayant été astiqué et la garde totalement récurée. Depuis le perron à peine surélevé du bâtiment dont il sortait, Narnak ombrageait la rue, et sa prunelle verte, brillante du feu ardent de l’aventure, était source de toute lumière. Un autre homme, oui.

Restait néanmoins une question, la question.

"Bon... A gauche ou à droite ?"


Dernière édition par Narnak le Jeu 29 Avr - 22:18, édité 2 fois
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Message par Elisabeth Bathory Ven 5 Fév - 18:45

[HRP] Désolé j'ai vraiment pas beaucoup de temps, je me suis contenté d'un copier coller de la fin du texte de l'autre topic. Comme à écrire ce que tu veux et je modifierai ultérieurement. La fin est un peu bidon mais il était 4h du mat et j'étais un peu défoncé. Excuse moi[/hrp]

C’est une Elisabeth fatiguée mais heureuse de sa nuit qui croisa la route indécise d’un bel inconnu fièrement sapé au revers d’un angle. L’homme, semblant sortir tout droit d’un institut de soins, était lavé, repassé et émanait d’une délicate senteur de musque que le nez entrainé de la belle sut aussi tôt reconnaitre. Si l’odeur subtile de son parfum avait réussi à bouleverser la jeune femme, c’était son regard qui l’avait littéralement subjugué. Il étincelait de cette lueur propre aux aventuriers, celle qui se tarit avec l’âge et la routine mais qui était, en ce moment précis, le seul phare dans l’océan d’obscurité qui avait noyé, cette nuit, le cœur de la belle.

Elle s’arrêta au milieu de la rue, contemplant l’homme, avant de l’aborder:

« Bonjour monsieur, permettez moi de vous déranger mais vous me faites étrangement penser à un homme que j’ai jadis connu. Seriez-vous par hasard membre de l’équipage du grand Jark Ledoux ? »

Elle-même n’était pas convaincue par sa question mais espérait attirer l’œil brulant de cet aventurier sur sa chute de reins plantureuses, peut être qu’elle avait enfin croisé quelqu’un dans cette ville qui s’intéressait aux charmes féminins.
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Message par Narnak Lun 8 Fév - 18:36

*Hmf...*

Après sept ou huit allers-retours entre les deux extrémités de la rue dans laquelle il se trouvait, le regard de Narnak brillait toujours ardemment, mais quand même moins qu’avant. Le dilemme de l’aventurier pesait sur ses esprits avec une pression telle qu’il n’avait pas même la volonté de bouger la jambe d’un côté plus que de l’autre. S’il avait dû partir en cet instant, nul doute qu’il serait allé tout droit ou derrière, mais c’était chose impossible : derrière ne se trouvait que le centre de remise en forme dont il sortait à peine et, devant, se trouvait un bar, certes un peu moins miteux que les autres, mais néanmoins pas le type de bâtiment dans lequel il souhaitait rentrer après seulement une quinzaine de pas en tant qu’homme nouveau. Il resta donc, là, perdu dans son absence de réflexion, presque au milieu de la voie dont il éclairait alternativement un côté puis l’autre de ses iris brûlant, donc, du feu de l’aventure, tel un phare. Quand soudain.

Alors que la journée continuait son cours, dans le ciel une ombre se traça, un simple V de forme au début pour se préciser de plus en plus au fur et à mesure. Un oiseau, voila ce que c'était, un pélican pour être précis !

Cet animal au plumage monochrome voltigea jusque devant la personne sous elle et amorça un atterrissage en douceur. Les détails de son être apparurent alors plus précisément à qui y prêterait attention : une casquette plus sombre parée d’un tissu et, autour du cou, une mallette de cuir portant l’inscription « NEWSPAPER ».

Arrêté et au sol, il se mit droit et attendit de voir si la personne désirait un de ces fameux journaux bien connu en échange de 50 Berrys uniquement. L’oiseau ne s’attarderait nullement, ayant encore énormément de zones à desservir : un oui ou un non rapide était de mise afin de lui indiquer s’il devait laisser la personne ouvrir la mallette.


A gauche ou à droite ? [FINI] 962-w1Y

Pas à gauche, pas à droite. Non, non : c’était juste en face, bien au milieu qu’il s’était posé. Ce foutu volatile n’esquissait même pas un infime geste dénotant la moindre once de désir d’aider l’aventurier. Au contraire, alors qu’il attendait qu’on réponde à la question muette qu’il semblait poser, son regard vide d’oiseau facteur le narguait presque depuis l’ombre de son képi ridicule. Manière de dire "Eh, j’ai du boulot, moi, pas que ça à faire de t’aider. Mais si je peux me foutre de toi au passage, c’est quand même toujours ça de pris." A cette pensée, Narnak esquissa lentement un sourire fin mais pas que rassurant, et avança une botte puis l’autre, les jambes qui s’y trouvaient suivant naturellement. En face, la volaille reculait instinctivement au même rythme, quand soudain l’homme bondit, menaçant, et le fit décoller puis disparaître. Manifestement le client n’en voulait pas, du journal à cinquante Berrys.

"Bon vent, le piaf !"

Satisfait du niveau ridicule de son jeu de mots, l’ancien officier entama un rire qu’il ne finit pas. A bien y réfléchir, la situation n’avait pas beaucoup changé, si ce n’est qu’il avait maintenant fait deux pas et un saut en avant, encore en ligne droite, et il lui fallait toujours surmonter son incapacité à choisir dans quel sens aller. Sans prêter attention aux deux ou trois pèlerins sans visage qui passèrent à sa hauteur et le regardèrent ce faisant avec une circonspection toute circonspecte, il se mit à humer l’air à grandes inspirations, comme pour deviner la direction qui lui apporterait le destin le plus chaotique. Les violentes effluves planant sur la ville, faites de sang, d’alcool, de sueur et de multiples autres fragrances aux origines toutes plus détestables les unes que les autres – que personne ne sentait plus après un léger temps d’adaptation, mais qui revenaient sans mal lorsqu’on faisait une analyse plus poussée -, lui arrachèrent un rictus de dégoût et il arrêta bien vite. Il eut néanmoins, au dernier instant, l’impression de percevoir une odeur particulière, presque intrigante. Impression que les instants suivants confortèrent, par la gauche.

Une femme, jeune et jolie. Une femme, jeune et jolie, qui sentait le sang. Un baroudeur comme lui ne pouvait pas ne pas s’en rendre compte. Son visage encadré de jais et éclairé d’émeraude, tout comme les courbes qu’elle laissait généreusement transparaître en direction de quiconque voulait bien les regarder, aurait rendu le plus fervent des bonzes prêt à tout pour s’attirer ses faveurs. Néanmoins, sa certaine implication dans un meurtre, ou plutôt un carnage, commis de frais et dont témoignait l’odeur que portaient encore ses vêtements ainsi que ses cheveux, incitait à la méfiance. Pour autant, Narnak ne s’effaroucha pas et se montra même intéressé, au contraire, quand elle lui adressa la parole. Ecoutant la donzelle d’un œil vagabond, il ne réagit que tardivement après qu’elle eut posé sa question. La voix faussement ingénue de la demoiselle laissait à désirer, mais la faiblesse de l’approche était probablement plus à mettre sur le compte de la fatigue que ladite voix laissait transpirer que sur un manque de technique ; elle semblait plutôt bien rôdée, dans le domaine.

"Jark lequoi ? Jamais entendu parler, non... Z’êtes sûre qu’il est connu ?"

La voix de Narnak s’était quelque peu réchauffée malgré lui, ce qui le surprit légèrement avant qu’un nouveau sourire ne vienne naître sur ses lèvres ; diable, la bougresse avait beau fleurer la mort, elle faisait tout de même son effet. Estimant avec son instinct habituel que c’était là un agréable potentiel début de commencement d’aventure, il remercia silencieusement la Fortune avant de poursuivre, entrant volontairement dans le jeu de son interlocutrice.

"Je n’ai pas fait partie de beaucoup d’équipages et je pense que je me souviendrais d’avoir aperçu votre joli minois, mais on peut toujours examiner ça autour d’un verre si ça vous dit."

Montrant l’exemple, il désigna nonchalamment du pouce le bistrot qui se trouvait en face de lui et dans lequel il s’était refusé d’entrer jusque là, puis entrouvrit légèrement la porte vitrée, attendant tranquillement une réponse à son invitation. Signe parmi d’autres, l’enseigne de l’établissement, sur laquelle le regard de Kan s’attarda furtivement avant de revenir à l’inconnue qui lui faisait face, portait le nom "La poire en deux"... Couper la poire en deux en allant tout droit, hein ? Finalement, ça ne paraissait pas forcément une mauvaise option.


Dernière édition par Narnak le Ven 12 Mar - 18:35, édité 1 fois
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Message par Elisabeth Bathory Jeu 11 Fév - 2:08

[hrp] Alors voilà, comme c’est la première fois que je rp, je ne sais pas trop si je pouvais faire assoir ton perso où je voulais. J’espère que ce n’est pas trop grave. J’ai du mal à savoir jusqu’à quel point je peux déplacer le personnage avec qui je rp:/ [/hrp]

Rarement un homme ne l’avait autant bouleversée. Certes, il y avait ce regard flamboyant, énergique, intrépide, aventureux qui l’obnubilait. Et cette façon indécise de répondre aux questions. Mais Elisabeth ne s’expliquait pas pourquoi elle se sentait si désarmée face à ce vieux roublard. Elle avait connu une multitude d’hommes avant lui, des pirates, des marines, des manias du commerce, même des culs de jatte. Pourtant la vue de cet homme lui avait provoqué des sensations inconnues jusqu’alors comme si une aura l’avait frappée. Elle en était restée quoi et maudissait déjà son abordage minable.

*Jark Ledoux, qu’est ce que c’est que cette approche de merde … *


Elle, d'habitude si coquette, se rendit compte de l'état dans lequel l'avait mise cette nuit. Le contraste avec son interlocuteur était saisissant. Ses grands cheveux granits étaient mal coiffés et du sang coagulé faisait comme des croutes dans sa tignasse. Sa belle robe noire, maculée de tâches de boue et de sang, encaissait difficilement sa soirée morbide. On aurait pu douter de la date de son dernier bain à voir la terre qui s’accumulait sous ses ongles et son visage quasi-cadavérique avait perdu de son éclat d’antan. Pourtant, son allure crapoteuse n’enlevait rien au charme naturel d’Elisabeth. Au contraire, il lui donnait ce petit côté excitant, propre aux femmes de sa race, qui conservent leur beauté dans la crasse.

L’homme venait de lui proposer un verre. C’était quelque chose de courant pour Elisabeth et elle refusait la plupart du temps. Mais après la soirée qu’elle venait de passer, elle ne put résister à l’appel d’un bon whisky. Elle accepta donc l’invitation de l’homme et rentra dans l’établissement nommé « La poire en deux… ».

L’endroit était pour le moins incongru. Les banquettes étaient composées de troncs d’arbres coupés en deux et les tables étaient comme de grandes amanites phalloïdes aplaties. À la place de l’habituel parquet, les patrons avaient préféré le côté naturel de l’herbe, si bien que certains clients s’étendaient ça et là de façon nonchalante. Des nains déguisés en poire sautillaient champignons en champignons pour prendre la commande des clients.

Soudain, un des petits hommes vient à leur rencontre et leur demanda d’une voix nasillarde :

"Vous prendrez une table ou vous préférez vous étendre dans l’herbe ? "

Elisabeth, lasse de sa longue nuit, opta pour l’herbe. Ils s’installèrent alors près du petit ruisseau qui serpentait à travers le troquet. Elle prit tout son temps pour s'étendre offrant à la vue du premier venu les courbes délicieuses de sa chute de reins. Une fois couchée, elle commande un whisky « on the rock » et avisa de son petit air malicieux qui mettait son beau sourire en valeur, le gentleman qui lui offrait gentiment un verre.

"Que faites-vous donc à LogueTown si ce n’est inviter à boire des femmes beaucoup plus jeunes que vous ? "

Ses lèvres pulpeuses finirent de lécher l'extrémité de son doigt qui venait de tremper dans l'eau de feu. Elle se voulait sensuelle, érotique même. Elle reprit d'une voix calme et d'un regard coquin:

"Moi, je cherche des amis"
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Message par Narnak Jeu 11 Fév - 21:05

Un air étrangement ébloui au visage, la donzelle avait accepté son offre et ils entrèrent dans le bar avant de se faire conduire par un nain vers un emplacement où ils purent s’avachir tranquillement à même le sol. Narnak était parfaitement frais et dispos, mais il aurait fallu être sacrément peu observateur pour en dire autant de sa compagne. La nuit avait véritablement dû être agitée ; le simple fait de s’allonger semblait une délivrance pour elle. Et toujours, derrière ses manières aguicheuses, cette bizarre impression que la simple proximité de l’aventurier avait sur elle un effet époustouflant. Depuis quelques années qu’il ne rechignait pas à en profiter à l’occasion, il connaissait l’attrait certain que pouvait représenter sa personne pour les femmes mais, qu’une chasseuse d’hommes comme celle qu’il avait manifestement en face de lui s’en émeuve à ce point, voilà qui l’interpellait. Qui l’amusait, aussi. La jeunesse, probablement... C’était sa pensée du moment quand un des serveurs arriva avec le whisky de la belle et le plein shaker de daïquiri qu’il avait pour sa part commandé. Dévoilant sa blanche dentition de carnassier, un large sourire innocent apparut sur ses lèvres alors qu’elle lui posait sa question.

"Dites tout de suite que je suis un de ces vieux rebuts pervers qui vous reluquent depuis que nous sommes entrés..."

La naïveté de la phrase qu’elle ajouta après l’aurait probablement désarmé si elle n’y avait pas ajouté cette teinte d’érotisme à peine voilé. Elle avait décidément de la ressource et, comme il en avait eu le pressentiment auparavant, seule une intense fatigue la restreignait dans l’usage de ses talents naturels dans la conquête des hommes en mal de femme. Si son interlocutrice était loin de le laisser de marbre, il n’avait aucune intention particulière la concernant. Cependant, fidèle à son caractère, il ne sortit pas du jeu dont ils avaient entamé une partie et ne se départit donc pas de son attitude entre attirance et exercice de charme, tour à tour charmé et charmeur. Sirotant tranquillement un verre de son cocktail, un brin trop sucré à son goût, il prit le loisir de divaguer un peu avant de répondre.

Le curieux accoutrement des serveurs nains, leurs incessantes allées et venues au milieu de ce cadre insolite qu’était l’établissement, tout cela faisait à Narnak l’effet d’un improbable ballet. Comme s’il était hypnotisé, lui revinrent alors en mémoire quelques souvenirs de ses joyeuses virées des temps jadis avec Bob l’Affro, le seul « ami » qu’il aurait admis avoir eu. La bouille tranquille et droguée du bougre à la coupe afro se serait parfaitement accordée avec l’ambiance de l’établissement, semblable à celle d’un « bad trip ». Secoué par un rire à moitié étouffé, le vieux briscard chassa sans ambages cette pensée saugrenue et revint à la réalité.

"On peut faire pas mal de choses avec des amis. On peut voyager avec eux, piller avec eux, les détrousser, les quitter après une bonne nuit, ou s’en servir comme protection, par exemple... De quel genre sont donc ceux que vous recherchez ?"

L’œil brillant d’intérêt mais pas spécialement lubrique, l’homme remplit à nouveau son verre décidément trop petit – quelle arnaque, les verres à cocktails – et but à nouveau une ou deux gorgées en attendant les précisions de la jeune femme. Alors qu’il croquait la rondelle de citron vert qui accompagnait le breuvage, il réalisa que les présentations n’avaient pas été faites et qu’il n’avait pas vraiment répondu à la question qui lui avait été posée. Rappelant à lui ses bonnes manières et esquissant avec difficulté une révérence volontairement surfaite – avec difficulté parce que la position allongée n’est pas la plus pratique pour un exercice de ce genre –, Kan s’introduisit donc. Ses gestes grotesques pleinement assumés et sa voix mielleuse ne cachaient pas la réalité du sens de ses propos : il recherchait de l’action.

"Narnak, hardi aventurier, dernièrement reconverti en écumeur de bar faute d’opportunités intéressantes. En quête de la moindre occasion de profiter à nouveau de sa bonne étoile, y compris si ladite moindre occasion revêt les traits charmeurs d’une jeune femme..."
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Message par Elisabeth Bathory Sam 13 Fév - 2:21

"Vous avez donc une bonne étoile qui veille sur vous ? Il faut croire que oui pour tomber sur une damoiselle d’aussi charmante compagnie que moi."

Son beau sourire s’éclaira laissant apparaitre une dentition parfaite et un visage moins cadavérique que celui qu’elle avait initialement présenté à Narnak. Elle marqua l’ironie de sa remarque par une petit geste bref de la main et continua.

"Laissez-moi donc m’introduire à mon tour, vil charmeur. Je me nome Elisabeth Bathory. Ce nom ne vous dit peut être rien, mais je suis la prochaine dame des pirates… Mais non, je plaisante ! Je viens juste d’arriver à LogueTown et je cherche un moyen d’amasser quelques Berrys afin d’assouvir la faim qui taraude mon ventre. Un roublard tel que vous n’aurait-il pas quelques bons conseils à dispenser à une pauvre et faible femme comme moi ?"

Son ton gentillet et enfantin n’avait pu masquer la lueur qui s’était emparée de son regard à la simple évocation de l’argent. La soif d’aventure qui animait le quarantenaire-du moins, selon l’estimation d’Elisabeth- semblait de même nature que l’appétence pour l’argent qui tiraillait l’exquise. Une envie profonde, comme quelque chose d’inscrit dans les gènes. Un besoin originel qui l’avait guidé jusqu’à LogueTown, sanctuaire de Roger.

Elle avisa un nain-semi-poire et lui recommanda un whisky. Celui-ci se hâta de rejoindre de bar et d’honorer la commande puis revient, en zigzagant à travers les dormeurs et autres flemmards, apporter l’eau de feu. Elle la but d’une traite comme pour soulager un mal qui l’habitait.

*Profitons-en tant qu’il m’invite…*

Ramenant contre son buste ses deux longues jambes, elle se mit en position fœtale. La femme qui avait rencontré Narnak quelques minutes plus tôt avait disparu. A sa place se trouvait une jeune fille à qui une nuit agitée avait fait perdre beaucoup d’heures de sommeil. Toute lovée dans sa petite robe blanche, elle luttait contre les effets de l’alcool et de la fatigue. Elle s’approcha de Narnak et déposa délicatement sa tête sur son épaule. Elle le regarda d’un air un peu vaseux démontrant une alcoolémie plus avancée qu’elle n’aurait osé l’admettre. Son regard de jade se plongea dans celui de Narnak. La vue qu'elle y trouva la fit trembler. Quelle puissance, quelle détermination. Cet homme avait véritablement la trempe de ceux faits pour des destinées grandioses. Fallait-il qu'elle s'endorme, au risque de passer pour une jeune effrontée, pour combler sa fatigue ? Ou devait-elle lutter et tenter d'acquérir un nouveau contact au détriment de sa forme physique ? Elle décida de faire honneur au nom de l'établissement:

" Monsieur Narnak,Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Je sais que je vous connais depuis peu mais vous êtes la seule personne que j’ai rencontré dans cette vaste ville. Vous m’avez l’air d’être un véritable gentleman et j’aimerais vous revoir. Malheureusement une fatigue harassante m’envahit tout à coup m’obligeant à couper court à cette charmante rencontre. Permettez-moi de me retirer dans une auberge afin de prendre un peu de repos...

Que diriez-vous de venir avec moi ?
"
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Message par Narnak Lun 22 Fév - 18:01

"ZzzZzZZZzz..."

La belle friponne qui s’était lascivement rapprochée de Narnak venait de s’endormir contre lui, noyant les derniers mots de son invitation dans un soupir légèrement vaporisé d’alcool. Les brusques transitions entre les différents états qu’elle avait traversés avant d’en arriver à ce stade avaient quelque chose d’amusant. Le caractère aguicheur de sa présentation, la flamme qui l’avait saisie à l’évocation de sa recherche de toujours plus d’argent, et enfin la sincérité de sa confession fatiguée... Trois facettes différentes présentées en une quinzaine de secondes par une même personne. L’homme appréciait l’impétuosité et la fougue traduites par cette schizophrénie d’un instant. En bon stéréotype de l’homme d’action, il appréciait aussi la douceur du contact féminin rapproché et se serait, pour un peu, bien volontiers laissé aller à en profiter. D’ailleurs, il en profita. Il restait encore un peu de breuvage dans son verre, et il prit tout son temps pour le finir. Contre son flanc, la jeune femme n’était plus qu’une jeune fille pas tout à fait consciente, un peu sale, et... Et voilà bue la dernière goutte.

L’aventurier fit glisser Elisabeth jusqu’à l’allonger au sol, regarda machinalement autour de lui, se leva, s’étira, regarda de nouveau autour de lui, avisa un des raccourcis qui passait par là, le héla. La note était salée et il donna moins que ce qu’on lui demandait. La différence, c’est la maison qui s’en chargeait avec amabilité, dixit le nain avec force conviction quand Narnak eut déployé son autorité naturelle et dégainé ses canines tout en faisant mine d’avoir envie de nettoyer la lame qui pendait à sa ceinture. Un accident de nettoyage est si vite arrivé, et puis il ne faut pas réveiller la demoiselle, n’est-ce pas. Cette petite formalité réglée, sous les regards appuyés mais silencieux du personnel et des trois tas de déchets qui tenaient lieu de clients encore éveillés, le resquilleur souleva tranquillement le poids plume qui lui avait servi de compagne de boisson et qui somnolait désormais plutôt profondément – c’est à peine si son visage se fronça un peu quand elle se retrouva en l’air -, puis sortit et se retrouva dans la rue. En face, la façade désormais pleinement éclairée par le soleil de l’hôtel qui l’avait requinqué durant la nuit lui faisait de l’œil, aussi s’y rendit-il d’un pas... complètement quelconque.

La bonne femme de l’accueil – une fille de son âge, pas trop vilaine, avec laquelle il avait flirté sans vergogne une heure plus tôt pour faire baisser sa note - se montra ravie de revoir sa charmante personne, mais déchanta quand elle aperçut ce qu’il tenait dans les bras, et plus encore quand il demanda une chambre avec un seul lit. Un sourire contrit et trois gestes déplacés plus tard, elle recouvra néanmoins le professionnalisme qu’il attendait d’elle et le conduisit vers une chambre pas trop mal fournie. Le lit était large ; l’hôtesse partie, Narnak y déposa sa jeune protégée du moment, rabattit les draps sur elle parce que c’est la classe, et sortit. Ou pas. Debout au chevet du lit, il observait le visage sereinement endormi de celle qui lui avait demandé conseils et avis en matière de récupération d’argent. Les mains nonchalantes dans les poches, il sentait la maigre cinquantaine de Berrys qui lui restait et la venue prochaine de sa défaite intérieure face à l’exquisité du tableau qu’il contemplait.

"ZzzzZzz..."

Hop, défaite arrivée.

"Toi, ma jolie..."

Il ne susurra pas le reste de sa phrase. A quoi bon, de toute façon ? La diablesse avait gagné, il ne servait à rien d’épiloguer : il attendrait son réveil et verrait avec elle ce qu’il était possible de faire pour amasser un peu du pécule qu’elle convoitait. Il n’était pas écrit que le phénomène durerait, loin de là, mais, pour l’heure, les appâts de la belle avaient fait leur office. Cela ne signifiait pas que Narnak était devenu son esclave attitré ni qu’il allait rester sagement assis à côté du lit à attendre qu’elle ouvre les yeux – on ne change pas un caractère trempé -, mais ils se reverraient quand elle serait plus alerte. Peut-être même y trouverait-il son compte.

Pour l’heure, il était temps de grailler. On était déjà le matin, et il n’avait rien eu à se mettre sous la molaire depuis la veille et la subite illumination qui l’avait conduit hors des chemins laborieux de sa cuite. Un dernier regard sur les courbes généreuses qui se reposaient, et il sortit de la pièce, se dirigeant vers les cuisines pour ordonner un festin de roi avec réduction. Après que quelques trop longs instants se furent écoulés, il commençait à dévorer avec voracité ce qui lui était servi, dans la grande salle qui servait de cantine à l’établissement. L’aventure se faisait attendre, mais le repas était pour l’heure assez bon pour pallier ce léger contretemps.
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Message par Elisabeth Bathory Ven 5 Mar - 2:16

9h

La voluptueuse séductrice se laissait toujours envelopper par la douce caresse de Morphée lorsque le bruit immonde d’un pigeon voyageur la réveilla. Satanées bestioles. Elle avait toujours détesté ces stupides volatils, ces rats volants saccageant les plus majestueux bâtiments de leurs déjections liquides. Elle sortit du lit, remarqua qu’elle était toujours habillée, et s’en fût vers l’accueil afin d’ordonner qu’on lui remplisse une baignoire. La femme de l’accueil consentit à répondre à sa requête non sans quelques regards noirs et désobligeants.

*Quelle grognasse*

Elisabeth, une fois lavée de toute sa crasse et peignée, se mit en quête d’une robe un peu plus présentable. Son seul souci était l’argent, elle n’en avait guère et avait de meilleurs projets pour ses quelques berrys. Elle se mit donc en quête d’une robe qui la rendrait à nouveau présentable. C’est qu’après tout, elle avait sa petite fierté la bougre.
La première devait être habitée par un homme car nulle robe n’étaient pendues dans l’armoire. La seconde fut la bonne. Elle y découvrit une robe en soie blanche épousant à la perfection son physique enchanteur. De la dentelle était brodée sur le corsage découvrant un plantureux décolleté. Des bas montants à mi-cuisse s’arrêtaient au niveau de la robe ne laissant qu’une légère bande de peau apparente.

11h

Son ventre grogna. C’était le début de la faim. Une petite collation lui semblait s’imposer et elle descendit donc aux cuisines. Elle descendit l’escalier central du hall de l’hôtel d’un pas alerte ce qui attira les quelques regards des clients et employés de l’hôtel. Elle resplendissait. Tout d’elle transpirait la grâce et la perfection. Elle avait le pas léger mais ses tallons raisonnants dans tout le hall attiraient l’attention sur elle. Tandis qu’elle continuait son chemin vers la cantine, elle aperçut son reflet dans une vitre. Elle se trouva belle. En fait, elle le savait et les nombreux hommes qu’elle avait connus lui avaient dit maintes et maintes fois. Pourtant le beau ténébreux qu’elle avait vu la veille ne lui avait rien dit lui. Elle fit la moue mais la vision angélique de son joli minois lui redonna le sourire.

*Aujourd’hui sera une bonne journée !*

La démarche joviale et sûre d’elle, elle entra dans la cuisine où elle aperçut Narnak. Elle se demanda ce qu’elle pouvait trouver à cet homme. D’habitude l’argent seul l’intéressait, et il n’avait pas l’air de rouler sur l’or. Mais elle voyait du potentiel dans une association possible avec ce vieux-jeune. Il lui inspirait confiance. Pas la confiance qu’on peut placer dans des amis, non, les amis finissent toujours par trahir. La confiance que peuvent avoir deux marchands l’un envers l’autre. Comme un pacte tacite qui disait : Pas de coups foireux entre partenaires. Nos intérêts sont peut être divergeant mais on bosse dans le même but.

Le bellâtre avait commandé un copieux repas, elle s’invita donc à sa table et l’embrassa sur la joue.

" J’étais toujours habillée quand je me suis réveillée, c’est très classe de votre part monsieur Narnak. J’aime beaucoup votre genre. Vous me paraissez raffiné avec ce brin de négligence qui vous rend plus crédible. Vous êtes très loin des caricatures que l’on fait du gentleman si je puis me permettre. "

Elle rougissait un peu mais le gratifia de son plus beau sourire. Qu’un homme de la quarantaine s’intéresse à elle n’était pas rare, mais qu’elle s’intéresse à quelqu’un de son âge était beaucoup moins fréquent. Pourtant le charisme de Narnak effaçait complètement cette différence d’âge. Elle se sentait déstabilisée. Son statut de dominatrice était complètement remis en compte mais elle n’avait guère l’air de s’en soucier. Après tout, peut-être était-ce temporaire…
Elisabeth calma sa vilaine faim par quelques tartines débordantes de condiments aussi divers que variés.

*Ah j’me suis bien rempli la panse *
Elle insista pour payer la note pour le remercier de sa sollicitude. En galant homme, Narnak au début retissant, comprit vite qu’il ne valait mieux pas discuter avec la douce et la laissa donc faire. Elle crut déceler en Narnak une certaine once de respect ou du moins de reconnaissance, comme si il avait compris qu’elle ne serait pas qu’un boulet pour elle. Elle régla la facture en flirtant avec le caissier pour l’alléger un maximum.

" Mettez une boite de havane en plus ! "

14h

Ils sortirent sur le port pour une petite promenade digestive. La brise était légère, le ciel pas trop couvert. Les cheveux d’Elisabeth flottaient au vent sublimant son visage de déesse. Ce semblait le moment parfait pour reprendre la discussion de la veille. Elle sortit la boite de cubains et en tendit un à Narnak.

" Cigare ? "

Elle l’alluma, recracha la fumée dans un nuage opaque et sollicita l’attention de son comparse.

" Mon cher ami, vous me parliez hier des meilleurs moyens de récolter quelques berrys. J’ai moi aussi réfléchi à la question et j’aurais quelque chose à vous proposer.

Je vais vous parler franchement. Non pas que j’aime la franchise, encore moins les gens qui se réclament de cette soit disant école car nous sommes tous faux, mais vous, vous m’inspirez. Je sens que nous pourrions faire de grandes choses ensemble, voir même beaucoup plus… C’est pourquoi j’aimerais vous entretenir d’un projet qui me trotte dans la tête depuis un petit bout de temps.
Je suis une femme d’action, vous auriez pu le voir hier soir si vous n’aviez pas été si courtois - elle sourit – et j’aime l’aventure. Encore plus quand elle rapporte. Seulement je cherchais quelqu’un de votre trempe. Un homme, un vrai, un rusé, un malin, pas trop scrupuleux mais ayant une certaine éthique, quelqu’un qui pourrait m’aider à monter une…Mmmhhh…comment dire… Organisation dont le but serait d’amasser de l’argent en flirtant avec les frontières de la légalité, si vous voyez ce que je veux dire…
"


Elle s’arrêta, toisa l’homme qui l’écoutait et vit la même flamme que celle qui brillait dans ses yeux le premier jour où elle l’avait rencontré. Elle tira une taffe sur son boulon et laissa la fumée remonter doucement dans sa chevelure soyeuse.

" Vous ne m’avez pas répondu, voulez-vous un cigare ? "
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Message par Narnak Ven 12 Mar - 15:29

Narnak observait la donzelle, en silence parce que ça en jette de rester longtemps silencieux quand on vous pose une question et que la réponse a potentiellement de l’importance. Son caractère joueur refaisait progressivement surface après les quelques heures d’errance précédentes, passées à se demander si, oui ou non, il allait sauter sans vergogne sur sa cadette d’au bas mot quinze ans et lui réclamer une compensation un peu orientée pour la gentilhommerie dont elle venait de s’esbaudir. Mais, les hormones, n’est-ce pas, ça va, ça vient, et, boustifaille ingurgitant, il avait donc maintenant retrouvé la totale maîtrise de lui-même. Il n’était désormais plus dirigé par son bas-ventre mais plutôt par son absence de stratégie et sa soif de changement imprévu, ce qui fait une grande différence même si, oui, à première vue, on ne dirait pas. Repus pour au moins, pfiou, deux bonnes heures, il devait maintenant se décider - ou non - à saisir le cigare et l’opportunité qui lui étaient tendus par la douce démone, sourire motivant en sus.

Impulsif pour changer, il décida en son for intérieur de prendre le parti du prochain quidam qui passerait par là, et de dire "oui" si c’était une femme, "non" si c’était un homme. Les animaux ne comptant pas, il dut prendre son mal en patience : en cette heure de l’après-midi, les seuls êtres qui passèrent non loin d’eux sur le port furent principalement des mouettes, même si trois méduses, deux otaries et peut-être une loutre furtive qui passaient par là montrèrent le bout de leurs museaux depuis l’eau tranquille et claire des bassins. Ces satanés marins cuvaient probablement leur repas dans leurs cabines, et les promeneuses se faisaient rares... Quand il ne put tenir son silence classieux plus longtemps sans risquer de basculer dans un autisme apparent, il soupira d’un désespoir bien vite oublié, et tendit la main, prit le cigare qu’une main patiente lui tendait encore, l’alluma comme il put, et opina du chef puis du sous-chef.

"Tope là, Mademoiselle."

Après tout, en exceptant trois brèves minutes écoulées au moins dix ans auparavant, avant même son passage dans la Marine, il n’avait encore jamais trop flirté avec l’illégalité. Si celle-ci s’avérait divertissante, tant mieux, sinon il pourrait toujours s’esquiver quand il commencerait à s’ennuyer. Se défaire des griffes d’Elisabeth pourrait d’ailleurs être un défi intéressant en soi, le cas échéant ; ce serait peut-être même l’occasion de, hein, bon, hinhin. Secouant les cheveux d’un mouvement de tête, il s’ébroua comme le chien un peu fou qu’il était pour retourner à des pensées moins charnelles, et opta pour parler clair et bien.

"Je suppose que tout ça suppose une... organisation, une hiérarchie, tout un fratras de trucs utiles mais inintéressants au possible, et que vous y avez déjà réfléchi ? Ca tomberait plutôt bien, voyez-vous, parce que, bon, tant qu’à être dans la franchise, j’aime bien que les choses soient claires et bien définies, mais j’ai en sainte horreur le fait d’avoir à m’occuper trop longtemps de ce genre de détails.

"Racontez-moi tout pendant que j’inaugure notre entrée dans le crime organisé. Je vous dirai si ça me convient."

Le vieux briscard ne s’était jamais senti réellement "vieux", justement, mais il sentait présentement remonter en lui ses vingt ans. C’était grisant, il fallait l’admettre, et il se dirigea à grandes enjambées pleines de joie de vivre vers un magasin situé alentour, qui avait l’allure d’un magasin qui vend de tout. Il ne savait pas encore trop ce qu’il allait y faire, probablement quelque chose d’amusant. Mâchonnant son cigare maintenant éteint, prêtant une portugaise distraite mais attentive à la jeune fille qui tentait tant bien que mal de le suivre dans son élan, Narnak entra, referma la porte derrière eux, retourna la pancarte "ouvert" pour qu’elle indique "fermé" aux éventuels chalands qui viendraient à passer devant la vitrine poussiéreuse du lieu de vente, et entama sa razzia sous les yeux désolés du propriétaire, un trentenaire déjà vieux d’allure qui s’étrangla dans ses protestations. Arguant de ce qu’une protection contre les pilleurs et autres malfrats infréquentables était désormais nécessaire dans le quartier et que, en rétribution de la protection bénévole que lui, "Kan", offrait généreusement, un tribut était tout aussi nécessaire, l’ancien officier marin se fit plaisir. En réalité, il prenait peu de choses dans les rayonnages parce qu’il n’avait jamais eu et n’avait, en cet instant précis, pas besoin de grand-chose, mais déchaîner ses pulsions extralégales lui procurait une sensation de liberté comparable à celle qu’il pouvait ressentir dans un combat, et il ne se privait pas pour le montrer, renversant ceci, jetant cela, brisant une étagère de temps en temps.

S’arrêtant au milieu de sa joyeuse fougue, exultant comme un gamin content d’avoir transformé sa chambre en champ de bataille sous les yeux horrifiés de sa mère, il interrompit temporairement l’exposé d’Elisabeth pour lui demander si elle avait besoin de quelque chose, avant de lui dégoter et de lui tendre soudain un petit pendentif sans valeur mais assez joli, fait d’une simple perle aux reflets vaguement irisés, qui traînassait mollement au fond d’un petit coffret en bois rongé aux vers. Avec son petit sourire en coin et son œil brillant, son bout de cigare faisant un peu la gueule dans la main droite, son cadeau dans la main gauche, il avait vraiment l’air d’un môme qui joue à l’adulte. Sous son scalp, ses neurones bouillaient du même enthousiasme presque naïf, déconcertant pour tout autre que lui, tout issu de la joie d’avoir retrouvé son allant d’antan. La voix railleuse, le visage crâne, il lança un "C’est bien comme ça qu’on fait le bandit ?" plus rhétorique qu’autre chose, avant de repartir s’amuser dans les allées de l’échoppe. Ses poches étaient déjà remplies, de tout et de rien, surtout de rien (à quoi bon prendre une poulie, sérieusement ?), mais probablement avait-il encore un peu de place.
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Message par Narnak Jeu 29 Avr - 21:53

*Bon, c’est pas qu’on s’ennuie, mais il commence à être tard."

Engoncé dans ses pensées comme dans un manteau un peu fatigué, Narnak avait laissé échappé entre ses dents sa lassitude soudaine. Cela faisait bien vingt minutes qu’il dérouillait de l’étagère à revers de bras, et c’était en train de devenir un peu répétitif, sans compter que les meubles encore martyrisables commençaient à se faire rares. En vérité, n’était la variété troublante des débris qui jonchaient le sol, de la vis de 7 à la robe de mariée modèle hideur sans nom, l’échoppe tenait désormais plus de la taverne douteuse après deux heures du matin et la petite rixe quotidienne entre poivrots que du magasin respectable bien achalandé. Le visage du propriétaire, proche de l’apoplexie, en disait d’ailleurs long sur l’étendue des dégâts et sur l’exorbitance des frais de réparation qu’il allait falloir engager. La ruine pointait, et le pauvre bougre le sentait. Le responsable du désastre, Kan, sentait aussi qu’il s’était pas mal laissé emporté. Néanmoins, il semblait plutôt bien s’en accommoder et ne croulait pas sous le poids des remords ; s’il avait été du genre à avoir des scrupules, nul doute qu’il n’aurait pas fait long feu dans ce monde de brutes. Non, vraiment, seul l’ennui ralentissait son bras, pour même finir par l’arrêter.

L’ennui, et peut-être l’absence de réaction de la jeune damoiselle qui, stationnée près de la porte d’entrée, regardait l’œuvre s’accomplir. Ca, pour être jolie, elle l’était, mais pour ce qui était de participer, c’était apparemment autre chose. S’extrayant avec difficulté du tas de décombres, le vieux roublard s’approcha d’Elisabeth et l’examina comme une bête curieuse, à la recherche du moindre signe de vie. Il lui passa la main devant les yeux, la secoua par l’épaule, et alla même jusqu’à lui baiser goulûment les lèvres, pourquoi se priver, mais rien ne vint, pas même une gifle. Pas nécrophile pour deux ronds, il s’arrêta là, et recula un peu pour apprécier le tableau. On aurait dit une poupée de cire, comme il en avait vu un jour sur il ne savait plus trop bien quelle île perdue sur West Blue. Belle, désirable même, mais pas plus vivante qu’un bout de granit, ce qui enlevait beaucoup. Etrange. Dommage, aussi, tiens. Et puis, adieu le projet attirant d’organisation clandestine source d’ennuis, manifestement.

"Tss..."

Résigné, Narnak hocha la tête et abandonna l’air contrit qui lui avait vaguement ombragé le visage l’espace de trente secondes pour son habituel sourire tranquille de quand tout allait bien. A l’évidence, aller tout droit dans ce bar bizarre à la sortie du centre de remise en forme, plutôt qu’à gauche ou à droite, n’avait pas été le meilleur choix qu’il aurait pu faire pour se rapprocher de l’aventure, mais ça avait au moins été l’occasion de se remettre un peu en forme physiquement, de s’échauffer les articulations avant... Avant quoi ? Avant on verrait bien.

Après une petite tape qui se voulait réconfortante sur l’épaule du pauvre hère dont il avait détruit le seul moyen de subsistance sur un faux prétexte et sans aucun résultat sinon une poulie qui lui alourdissait la poche gauche de l’uniforme, l’ancien officier en retraite volontaire décida, un brin désinvolte pour changer, qu’il était peut-être temps d’aller se faire pendre ailleurs. La belle garce pourrait bien faire de même quand elle aurait repris ses esprits. Ainsi, coudes en l’air, les deux mains jointes derrière la nuque, il claqua mollement des talons, les tourna vers la sortie et, gai sifflotin, s’en fut d’un pas... complètement quelconque. La journée avait bien commencé mais une pluie fine gâchait désormais le tableau sans trouver rien de mieux à faire que de cacher le soleil pas complètement couchant mais pas loin, ce qui aurait pu être joli si le ciel avait été dégagé.

"Bon... La gueule de bois en moins, retour à la case départ."

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